Troubles du comportement, allergies, dérèglement digestifs, problèmes cutanés, malpropreté, on pense à des problèmes de santé organiques : mais comme pour les humains, une fois évacuées les causes biologiques, il faut envisager la piste psychologique : privés de la parole, c’est leur façon de nous dire qu’ils ne vont pas bien. Petit tour des causes de leurs stress.
Des chiens sous pression
Ils font partie de la famille, vivent en osmose avec nous et réagissent à tous les évènements qui nous concernent. Hyper ritualisés, en nous observant, ils savent à chaque instant ce qui va se passer et détectent nos changements d’humeur avant même que l’on en soit conscient. Déstabilisés par tous ces changements qu’ils ne comprennent pas, ils sont victimes de coups de stress qu’ils vont exprimer selon leur personnalité de bien des façons différentes. La vie d’un quatre pattes n’est pas toujours linéaire et les changements de sa routine comme un déménagement, le départ d’un membre de sa meute humaine ou l’arrivée au foyer d’un nouveau, humain ou animal est pour certains d’entre eux une véritable épreuve. Alors, si son comportement change, s’il devient moins obéissant, moins attentif, fuyant, peureux, voir agressif ou déprimé, n’allez pas l’accuser d’emblée de devenir caractériel, mais faites plutôt le tour de ce qui a pu changer.
Une peur communicative
Au cours d’une promenade, vous croisez un congénère qui vous semble un danger : votre chien est parfaitement tranquille et sociable, mais il sent votre peur et devient agressif, c’est votre stress qui est en cause pas le sien.
Il manifeste son mal-être
Ponctuellement vous avez remarqué à certains signes que quelque chose n’allait pas. Ses pupilles se dilatent, son poil se hérisse, il donne l’impression d’être prêt à se battre ou à fuir, son aboiement habituellement à bon escient, est excessif, passe du mode « alerte, quelqu’un arrive », au mode « détresse » sans raison apparente. Il halète plus rapidement, tremble, baille quand on le sollicite, salive abondamment et peu parfois devenir malpropre. Une situation exceptionnelle qui a produit un stress passager. La bonne conduite à tenir : pas de réprimande, détecter la cause du malaise, l’en éloigner, le tenir au calme. Par ailleurs, le chien véritable éponge, sensible à notre moral est facilement déstabilisé par nos états d’âme. Les scientifiques avaient expliqué comment un homme pouvait transmettre son stress ou d’autres émotions à son chien pendant de courts moments très intenses. Chez les jeunes chiens qui ne contrôlent pas encore leurs sphincters, les maîtres confondent souvent les pipis de joie liés à l’émotion des retrouvailles avec une régression dans l’apprentissage de la propreté. Cela disparaît en général naturellement en quelques mois, mais peut de nouveau se manifester chez des adultes très sensibles dans des circonstances particulières. Ainsi, bruits violents, orage, aspirateur, colère incomprise du maître, installation dans une nouvelle famille à l’occasion d’une adoption peuvent faire régresser l’animal.
La discrétion du chat stressé
Allié de l’homme pour ses capacités à le débarrasser des rongeurs bien avant le chien, le chat a su garder ses distances avec nos humeurs. Rudoyez un chien sans qu’il en comprenne la raison, il reviendra vers vous la queue basse pour se faire pardonner de vous avoir agacé ! Ne comptez pas sur le chat pour oublier votre perte de contrôle : il vous faudra du temps pour regagner sa confiance. Pour autant, nos minets ne sont pas à l’abri du stress. Mais les causes en sont différentes. Pupilles dilatées, oreilles couchées, poil hérissé, queue qui bat, votre chat est en état de stress intense. Foncièrement territorial, le chat est attaché à son lieu de vie et supporte difficilement qu’un inconnu humain ou à quatre pattes s’y installe. Très sensible aux nouvelles odeurs, il peut marquer d’un jet un objet ou un vêtement inconnu sur son territoire, c’est un signe de son mal-être. Également très ritualisé, il apprécie la stabilité, la routine et la régularité : tout changement de son lieu d’habitation est un risque qu’il disparaisse pour retrouver celui qu’il connaissait. De même, les transports en boîte, les visites chez le vétérinaire ou tout évènement inhabituel sont déclencheurs. Stressé, en état de vigilance permanente, il peut développer des tocs, comme un comportement hyperactif soudain et répété, à l’inverse, il peut rester immobile, caché pendant des heures sous un meuble, refuser de manger ou, au contraire, réclamer sans cesse, ou bloquer son intestin et sa vessie.
« Plus vous êtes calme et serein plus votre animal le sera. »
Un corps qui parle
Plusieurs symptômes biologiques sont communs aux chiens et aux chats. Au niveau dermatologique, les deux espèces en état de stress peuvent se livrer pour se rassurer à des arrachages de poils, des automutilations ou des léchages compulsifs au point de provoquer des plaies situées le plus souvent sur les pattes. On voit aussi le poil se charger de pellicules lorsque le stress est intense comme lors d’une visite chez le vétérinaire. Au niveau hormonal, le stress augmente la sécretion de cortisol, des hormones qui perturbent le bon fonctionnement des globules blancs, cellules qui protègent l’organisme. Le système immunitaire est ainsi plus vulnérable et sujet au développement de maladies infectieuses. Un chat qui semblait parfaitement sain, peut à la faveur d’un stress développer une maladie dont il était jusque là porteur sain comme le coryza, le calici virus. Le système digestif comme chez l’humain est souvent le premier à réagir en cas de stress. La vessie est un organe de premier plan en cas de stress, d’où le fréquent comportement de malpropreté. Le stress chronique provoquant des calculs peut ainsi favoriser le développement d’affections urinaires ou des diarrhées qui résistent aux traitements. Pour anticiper une situation stressante, votre vétérinaire pourra vous prescrire des probiotiques, ces bactéries vivantes bénéfiques qui favorisent la bonne santé intestinale chez eux comme chez nous, en plus d’avoir sur les chiens et les chats un effet calmant.