De loin, on peut facilement confondre ce trou avec une cicatrice, un piercing ou une tache de naissance. Mais ce n’est pas le cas. Toutefois, il a une signification bien précise. Nous allons lever le mystère sur cette curiosité corporelle qui reste très rare.
Que signifie ce petit trou dans l’oreille ?
Connu sous le nom de sinus pré-auriculaire ou fistule préhélicéenne, ce trou a fait l’objet d’une étude approfondie par le scientifique allemand Van Heusinger, en 1864, qui l’a décrété comme étant une malformation congénitale qui survient au cours des premiers stades du développement du fœtus. Il était alors le premier à se pencher sur ce curieux orifice niché au croisement où le cartilage de l’oreille rencontre le visage. Le chercheur l’aurait même identifié comme une « anomalie héréditaire ». Par conséquent, si vous détenez cet orifice dans l’oreille, il est fort probable que votre progéniture en hérite également. Vérifiez donc dans le miroir, si vous en avez un !
Cet orifice peut-il entraîner un risque sur la santé ?
Selon un hôpital pour enfants de Philadelphie, cette « fosse est essentiellement un conduit sinusal qui se déplace sous la peau« . Mais, elle est généralement sans conséquences. Cette anomalie, qui peut survenir aux deux oreilles, n’est pas liée à une déficience auditive. Toutefois, il y a eu des cas extrêmement rares où elle a été associée à un syndrome génétique. L’hôpital précise qu’un « bébé né avec une fosse pré-auriculaire sera examiné pour d’autres anomalies afin d’exclure tout éventuel syndrome« . Car, bien que les sinus pré-auriculaires soient généralement inoffensifs, il est possible qu’ils puissent entraîner des infections ou des kystes bénins si des bactéries y pénètrent à l’intérieur. Dans de tels cas, des soins appropriés et des antibiotiques élimineront l’infection. Si la situation s’aggrave, la personne peut choisir de subir une intervention chirurgicale pour enlever définitivement la fosse afin d’éviter toute complication.
Bon à savoir : ce type d’anomalie est très rare. A titre d’exemple, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, seule une personne sur cent en serait atteinte. Ce chiffre est légèrement plus élevé dans d’autres parties du monde, comme l’Asie et l’Afrique, où 4 à 10 % des personnes sont touchées.
Est-ce un signe d’évolution ?
Bien que les chercheurs classent généralement ce sinus pré-auriculaire comme une anomalie, il existe une théorie intéressante avancée par le paléontologue et biologiste évolutionniste Neil Shubin. Ces travaux, publiés dans le site d’informations Business Insider, révèlent des arguments inattendus. Le scientifique américain y explique que le petit trou pourrait être un « reste évolutif des branchies de poisson« . Son argumentation découle de la théorie de l’évolution, selon laquelle les humains et les poissons partagent un ancêtre commun qui aurait vécu il y a des millions d’années. Une étrange théorie que partagent d’autres scientifiques.