Symbole de la paix, origine et signification
Récemment, sur les réseaux sociaux, la blogueuse italienne Giulia Valentina est revenue sur les origines de ce célèbre symbole de paix. Dans l’une de ses vidéos ludiques, elle met l’accent sur la signification textuelle de ce symbole qui se trouve dans l’alphabet « sémaphore », un mode de communication visuel par le corps dans lequel les lettres sont formées à l’aide de drapeaux tendus en plaçant les bras à des angles différents.
Pour la petite histoire : c’est en 1958 que verra le jour ce célèbre signe de la paix, formé de trois branches à l’intérieur d’un cercle. On doit sa conception au franco-britannique Gerald Holtom, un designer et militant pacifiste pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet objecteur de conscience l’a conçu comme un symbole de désarmement nucléaire. L’artiste a volontairement choisi de ne pas déposer son logo. Il a d’ailleurs effectivement été utilisé dans la campagne pour le désarmement nucléaire, avant d’être la signature du concept même de paix, à l’instar des signes de la colombe ou du drapeau arc-en-ciel.
Estimant que ce symbole représentait une véritable idéologie universelle, Holtom n’a pas souhaité s’approprier ce symbole, afin qu’il soit utilisé par n’importe qui et partagé le plus possible à travers la planète. Dès lors, il a traversé les frontières et a été adopté par une multitude d’ONG et de mouvements culturels contestataires dans les années 60 aux États-Unis. Il a également fait office d’étendard pour ceux qui espéraient la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Aujourd’hui encore, ce symbole incarne les droits civiques, mais aussi toutes formes de lutte contre l’oppression, la discrimination ou la tyrannie.
Bon à savoir : face à un tel engouement, alors que son dessin est devenu une icône suprême associée à l’idée de paix, le graphiste a suggéré que l’image soit renversée pour montrer une personne avec les bras levés. De quoi rendre la symbolique encore plus significative.
Mais quel est le rapport avec l’alphabet sémaphore ?
Il faut savoir que l’œuvre de Gerald Holtom n’est pas le fruit du hasard. Il y a une vraie sémiologie derrière. A l’intérieur du cercle, l’artiste met en avant les lettres « N »et « D » qui font référence précisément au désarmement nucléaire (« nuclear disarmament » en anglais). A noter que l’alphabet sémaphore était à l’époque très employé dans le milieu de la marine et l’aviation. Concrètement, le « N » représente deux bras baissés, alors que le « D » affiche un bras en l’air et l’autre baissé.
Dans la mesure où son concepteur n’a jamais souhaité protéger ses droits d’auteur, pour le meilleur ou pour le pire, ce symbole est devenu un véritable langage universel. D’abord emblème anti-nucléaire, il a vite été approprié par le mouvement hippie pour protester contre la guerre au Vietnam. D’où la célèbre signature « peace and love ». Et c’est l’activiste américain Bayard Rustin, conseiller de Martin Luther King, qui l’a importé aux États-Unis. Ce logo devient rapidement une icône du mouvement des droits civiques et un symbole de militantisme. On le retrouve aujourd’hui dans divers mouvements, aussi bien pour marquer la cause écologiste, que dans la défense des droits des femmes ou des homosexuels. De nos jours, ce message de paix est même souvent omniprésent dans diverses représentations culturelles ou encore dans le milieu de la mode.