Et si on habitait ensemble dans la même maison ?
Pour beaucoup de gens, vivre en communauté est un sacré challenge. Mais pour ces quatre mères célibataires, le défi a porté ses fruits ! En fait, cette idée folle a émergé par hasard, sous le ton de la rigolade. Amies depuis longtemps, les Américaines Holly Harper et Herrin Hopper se sont rapprochées davantage après leurs divorces respectifs. Se retrouvant seules avec leurs enfants, elles ont vite déchanté face au coût élevé de la vie à Washington, contraintes de multiplier les sacrifices et les dépenses pour s’en sortir. La crise sanitaire viendra en plus compliquer les choses : démunies et angoissées face à l’avenir, les deux femmes cherchent alors une solution pour améliorer leur situation. C’est à partir de là que l’idée de s’installer ensemble a commencé à germer dans leur esprit.
Comme on dit, lorsqu’une porte se ferme, une fenêtre s’ouvre… « Nous nous sommes dit ‘pourquoi ne pas le faire ? ’ », raconte Herrin à un journal local. « Je n’ai littéralement plus rien, faisons-le ! », a rétorqué Holly. Déterminées à aller au bout de cette aventure, les deux amies ont fini par trouver deux autres femmes célibataires dans la même situation qu’elles, Jen et Leandra. Toutes aussi excitées et motivées par l’idée, ces dernières ont vite donné leur feu vert.
Et hop, en l’espace d’un week-end, elles ont réussi à trouver une grande maison dans le Vermont, divisée en 4 logements, qu’elles ont baptisée « Maison des Sirènes », en référence aux créatures mythiques qui vivent dans les profondeurs de la mer. Et voilà que le quatuor y emménage joyeusement avec toute leur tribu, regroupant 5 enfants de 9 à 14 ans, pour y former une sorte de famille recomposée 2.0. Un arrangement particulièrement bénéfique pour chacune des mères célibataires.
Casser les codes pour vivre autrement
« Ici, il y a comme un filet de sécurité spirituel tous les jours. Je peux être la meilleure version de moi-même, comme la pire. Je reste fidèle à moi-même et on m’accepte comme je suis. C’est tellement bon et libérateur », confie Herrin Hopper. Pour sa part, Holly Harper n’avait jamais dérogé à la tradition, mais l’occasion d’emménager avec son amie s’est présentée à un moment critique de sa vie. Son mariage venait de prendre fin, son père venait de mourir et elle entamait la quarantaine avec angoisse. « C’est comme si ma vie avait été réduite en cendres », se souvient-elle. « Je me suis tournée vers Holly et je lui ai dit : ‘Je n’ai littéralement plus rien. Faisons-le’. »
Dès les prémices de cette vie en communauté, Holly s’est rendu compte qu’elle goûtait enfin à une vraie liberté : « On peut faire ce que l’on veut. On brûle les règles de la vie et on regarde les choses différemment ». Bien-sûr, la cohabitation n’est pas simple tous les jours, l’ambiance est même parfois chaotique vu le nombre de personnes qui vivent sous le même toit. Mais, ici, le bonheur est palpable. Les complicités se sont créées, les enfants partagent des moments de qualité avec leurs mères et leurs nouveaux petits colocataires, qu’ils considèrent comme des « cousins ». Bien qu’atypique et non conventionnel, ce choix de vie a offert un vrai regain d’énergie aux mamans. Elles se sentent plus confiantes, plus optimistes et se serrent les coudes entre elles. Une belle leçon de vie, puisque la solidarité est de mise. Les quatre femmes se partagent les tâches et s’entraident mutuellement à la maison. Aucun regret à l’horizon, bien au contraire.
Une vie commune joyeuse…et économique !
Un point important, loin d’être négligeable : la cohabitation permet désormais aux familles d’économiser de l’argent chaque mois et même de vivre au-dessus de leurs moyens. Et pour cause, les quatre femmes partagent tout, de la nourriture aux voitures, en passant par le jardinage, la promenade du chien et même les câlins. Selon Holly Harper, la cohabitation lui permet d’économiser 30 000 dollars (environ 28000 euros) par an. La « Maison des Sirènes » est même plus grande et moins chère que son ancien logement. Après son divorce, elle avait loué pendant 18 mois un appartement avec une seule chambre. Le loyer, le parking et les charges s’élevaient à 2 550 dollars (environ 2400 euros) par mois.
Mais, la vie s’est littéralement transformée pour elle, ainsi que pour les autres mamans célibataires. Bien entendu, les cinq enfants ne sont pas en reste, ils ne quitteraient leur petit paradis pour rien au monde ! Et on les comprend : cette demeure se dote tout de même d’une tyrolienne, d’un grand jardin, d’une salle de sport, d’un trampoline, d’une TV grand écran, d’un atelier de bricolage et d’une piscine gonflable l’été. Qui peut rêver mieux ?
Formule de cohabitation gagnante
Quant aux mères célibataires, cette cohabitation leur a donné un autre niveau de liberté. Par exemple, si l’une d’entre elles doit quitter la maison, elle peut le faire sans s’inquiéter, car elle sait que d’autres adultes dans la maison peuvent s’occuper de ses enfants. Et, cette qualité de vie n’a pas de prix ! Chacune d’elles peut ainsi vaquer à ses occupations avec l’esprit libre et serein.
Naturellement, bien que toute la bande s’amuse beaucoup, le fait d’être plusieurs sous le même toit n’est pas de tout repos. Le désordre fait même souvent rage. « Il y a parfois des chaussettes partout ! Les iPads, la vaisselle, les tasses… Il y a beaucoup d’échanges qui se produisent, sans crier gare ! », raconte Herrin. Alors, pour remettre un peu d’ordre dans ce chaos, les mères organisent régulièrement des « réunions de propriétaires » pour réorganiser les choses, instaurer quelques règles de vie, discuter de questions importantes liées aux dépenses, aux tâches domestiques, aux éventuelles réparations, etc.
« Le but de la vie n’est pas d’atteindre un certain niveau de bonheur, mais de créer un environnement dans lequel nous sommes en sécurité pour rechercher le bonheur à chaque instant », souligne Holly. Certes, le quotidien n’est pas parfait, il y a des hauts et des bas comme pour tout le monde, mais au moins ce choix de vie a permis de réunir ces quatre familles et de leur offrir la chance inespérée de goûter aux vraies joies de la vie. « La ‘Maison des Sirènes’ est une forme de pouvoir féministe (…). Nous construisons une communauté. Et, comme avec le chant des sirènes, nous rassemblons les gens », conclut Herrin.
Depuis que certains médias ont levé le voile sur cette histoire, ce mode de vie atypique a vivement intrigué et séduit bon nombre de femmes célibataires. Certaines se disent même prêtes à suivre le mouvement. Désireuses de tenter l’aventure à leur tour, elles n’ont pas hésité à contacter les intéressées pour récolter un max d’informations. Une grande fierté pour les 4 mères célibataires qui se montrent disponibles pour répondre à toutes leurs questions, espérant justement inspirer d’autres femmes et étendre ce concept à grande échelle.