Plus étonnant encore, c’est la « petite dernière » d’une fratrie centenaire. En effet, elle a soufflé ses bougies à peine une semaine après que sa sœur aînée, Julia Kopriva, ait fêté ses 104 ans et quelques mois après que sa sœur cadette Lucy Pochop ait célébré ses 102 ans. Mais quel est donc leur secret de longévité ? Voici l’histoire émouvante de ces trois sœurs américaines qui ont partagé ensemble plus d’un siècle de vie, comme l’a relayé le quotidien usatoday.
Une vie saine, au grand air, à la ferme…
Les sœurs Kompus ont toutes les trois célébré leur mariage à l’église catholique du Sacré-Cœur à Atwood, au Kansas. Un lieu très particulier pour elles, car c’est même là qu’elles ont été baptisées. Elles se souviennent toutes d’avoir eu une enfance heureuse dans un environnement rustique et campagnard. Frances a grandi dans une ferme à Beardsley, au Kansas, avec ses deux sœurs aînées. Elle n’a donc jamais été seule. « J’ai toujours été proche d’elles, je les suivais partout et j’imitais tout ce qu’elles faisaient. Parfois, cela fonctionnait et parfois, c’était amusant » raconte-t-elle.
Originaires de la Tchécoslovaquie, leurs grands-parents avaient décidé de s’installer aux Etats-Unis pour devenir agriculteurs dans le comté de Rawlins, au Kansas. C’est dans cet environnement que le trio est né. En grandissant, les filles ont commencé à travailler à la ferme pour aider leurs parents. « Ce dont je me souviens bien, c’est que mon père n’avait pas de tracteurs modernes. Nous emportions de l’essence sur le terrain dans des seaux », raconte Frances.
« Nous traversions le pâturage, nous marchions beaucoup. Puis, sur le chemin du retour, nous nous arrêtions au ruisseau et attrapions des grenouilles pour les mettre dans nos poches », se remémore-t-elle avec nostalgie. Même si le travail était dur au quotidien, la vie à la ferme était idyllique. Cela lui a permis de créer de merveilleux souvenirs en famille. « Je me souviens que j’avais quelques oies avec lesquelles j’adorais jouer et j’avais même des coqs », dit-elle. Ah non, c’est sûr, à cette époque-là, il n’y avait pas de technologie toxique ni de réseaux sociaux. Les sœurs Kompus profitaient allègrement des joies de la nature et des petits animaux de la ferme.
Elles mangeaient également de bons petits plats sains et bio faits maison. Frances se rappelle qu’elles dépeçaient leurs propres porcs. Et, même pendant les périodes les plus difficiles, sa mère cuisinait du bon poulet rôti accompagné d’haricots secs. « Certes, on ne nous servait pas des produits raffinés, mais nous mangions, à notre faim, de la bonne nourriture saine et fraîche, sortie tout droit de notre ferme ! » s’enthousiasme Frances. Elle est d’ailleurs convaincue « que bien manger » et surtout sainement, est l’une des raisons de sa longévité. Voilà pourquoi elle est heureuse de vivre dans la Good Samaritan Society, l’établissement où elle a emménagé en décembre 2019, et qui lui fournit également de bons repas.
L’autre secret de sa longue vie ? « Avoir un tempérament social, se dépenser et surtout beaucoup marcher », dit-elle. Quant à sa sœur aînée Julia, elle estime qu’il faut toujours garder la foi et être reconnaissant de ce que la vie nous donne. « Je crois que la foi est la clé de tout. Et je remercie profondément mes parents et mes grands-parents de nous avoir fait grandir dans les meilleures conditions », confesse-t-elle.
Un trio inséparable depuis toujours
Les trois sœurs ont toujours été tellement proches qu’on les surnommait même « Les Trois Mousquetaires ». Tout au long de leur vie, elles ont traversé ensemble le meilleur comme le pire. Elles se sont mariées dans la même église, ont eu des enfants et sont devenues grands-mères. Mais leur lien s’est davantage renforcé lorsque chacune est devenue veuve. Elles ont alors emménagé dans des appartements adjacents à Atwood et ont profité ensemble de leurs années de retraite.
Vers les années 2000, les sœurs ont habité les unes à côté des autres. Elles avaient l’habitude de jouer aux cartes et aux dominos tous les soirs de la semaine. « C’était leur petite routine quotidienne », raconte Fran Allacher, la fille de Frances. « Elles aimaient se réunir toutes les trois et se sont toujours soutenues mutuellement ». Elle raconte également qu’elles « adoraient assister aux danses polka dans leur communauté tchèque locale lorsqu’elles étaient plus jeunes. Jusqu’à ces dernières années, elles se réunissaient pour regarder l’émission Mollie B Polka Party le week-end ».
Julia, l’aînée de la fratrie, était heureuse d’avoir ses sœurs à ses côtés durant son enfance et même au fil des années. Elle était soulagée surtout de voir qu’elles s’entendaient toutes bien et qu’il n’y avait que de rares tensions entre elles. « Je suis tellement contente que nous avions l’esprit de famille et que nous n’étions jamais seules. Nous passions beaucoup de temps ensemble à jouer, à rigoler et se raconter nos histoires ». Mais en tant qu’aînée, elle a aussi souligné avec plaisanterie : « Mais, c’était moi la patronne ! ».
Lorsqu’elles sont devenues mères, elles s’appelaient au moins deux ou trois fois par jour, se rappelle Valyne Pochop, la fille de Lucy. « Nous avons toujours organisé des fêtes de famille avec les tantes, les oncles et les cousins et, bien sûr, elles étaient toutes les trois présentes. Je me rappelle qu’elles étaient très proches et d’une folle complicité », dit-elle. « En fait, autant que je m’en souvienne, elles ont toujours été impliquées dans la vie de chacune. C’était tout simplement incroyable ! », s’exclame Valyne.
Ce qui est encore plus surprenant : bien qu’elles soient centenaires, les trois sœurs ont encore l’esprit vif et de l’énergie à revendre. « Aucune de nous ne se sent vraiment vieille ! », avoue Julia. C’est peut-être cela aussi le secret de la longévité. Prendre la vie comme elle vient, en savourer chaque instant, rester jeune dans sa tête, alimenter l’amour de ses proches et ne pas angoisser face au lendemain.