Quand on évoque le mariage, on pense automatiquement à la maternité et à la famille. Pour la plupart des gens, fonder son foyer est une suite logique après avoir trouvé son partenaire de vie. Par la force des choses, le couple marié est sensé avoir des enfants. En fait, nous avons tous été conditionnés depuis notre petite enfance à ce schéma de vie. Pourtant, certaines personnes sont allergiques à ces règles sociales préétablies. Pourquoi faut-il nécessairement faire comme tout le monde et suivre cette voie traditionnelle ? Pourquoi ne pas vivre selon ses propres envies et ses principes ? Telles sont les interrogations que se posent de plus en plus de femmes. Mariées ou célibataires, certaines d’entre elles aspirent à vivre librement, loin des responsabilités et des sacrifices. C’est exactement le cas de Jessica Hawk-Ippolito.
Elle a choisi volontairement de ne pas être mère
Certes, il y a celles qui trouvent un véritable sens à leur vie après la naissance d’un enfant. On ne va pas s’attarder sur ce fait : avoir un bébé, c’est un grand moment de bonheur et l’amour maternel est inconditionnel. Mais, ne pas en avoir ne sous-entend pas non plus que c’est une source de malheur assuré ! Car, il faut aussi respecter le fait que certaines femmes trouvent leur épanouissement en dehors de la maternité. Jessica est justement là pour en témoigner. A 52 ans, elle se dit plus heureuse que jamais et ne ressent aucune frustration à ne pas être mère. En vérité, son choix a même été délibéré. Bien-sûr, elle est consciente que beaucoup de femmes rêvent d’endosser ce rôle et elle respecte complètement leur désir de maternité. Mais, ce n’est simplement pas son cas à elle personnellement.
Depuis toute petite déjà, elle a senti que ses intérêts ne correspondaient pas forcément à ceux de ses copines. Alors que ces dernières adoraient jouer à la poupée ou à la maman, Jessica, elle, en était plutôt hostile. Elle n’aimait pas l’idée de s’occuper d’une poupée, de la coiffer ou l’habiller comme le ferait une mère. « Le fait de devoir prendre soin d’un bébé comme une maman ne m’intéressait vraiment pas ! », dit-elle. Même à l’adolescence, elle a senti qu’elle n’avait pas cette fibre maternelle en elle. Pourquoi devait-elle se forcer sous prétexte que les filles de son âge envisageaient d’être mère un jour ? Non, Jessica avait ses propres convictions. Et, c’est à ce moment-là qu’elle a pris la décision de ne pas avoir d’enfant. D’ailleurs, elle ne s’en cachait pas et lorsqu’elle avait un petit-ami, elle en parlait souvent ouvertement. Sans honte ni tabou.
Une énorme pression sociale et familiale
Naturellement, son entourage ne la prenait jamais au mot. Ses proches se disaient qu’avec le temps, elle finirait forcément par changer d’avis. Or, plus les années passaient et plus sa décision se renforçait. Jessica était ferme et déterminée dans son choix à ne pas devenir mère. Malgré tout, plus les années passaient, plus elle sentait que la pression sociale ne lui faciliterait pas la tâche. Lorsqu’elle s’est fiancée, de nombreuses personnes lui ont posé des questions à ce sujet, pensant que peut-être le mariage la pousserait à revoir sa décision. « Les gens me disaient toujours que je finirais par changer d’avis, qu’il ne fallait pas que je sois radicale ou entêtée (…). Et même le jour de mon mariage, un invité indiscret m’a demandé quand j’aurais des bébés ! C’est fou, cette intrusion dans la vie de quelqu’un. Pourtant, c’est mon choix de ne pas en avoir. Et, c’est un choix délibéré », insiste-t-elle.
Evidemment, Jessica reconnaît qu’elle a dû faire face à l’indiscrétion des gens et à la pression continuelle de ceux qui évoquent la fameuse « horloge biologique ». En fait, elle a vite compris que personne n’arriverait à comprendre son choix très personnel. « J’ai toujours préféré me sentir libre, sans attache, pour pouvoir poursuivre mes rêves », dit-elle. Un discours choquant pour certains qui la taxent aussitôt d’égoïste. Tant pis pour les moralisateurs et pour tous ceux qui n’arrivent pas à concevoir qu’une femme peut décider de ne pas avoir un bébé et de vivre uniquement pour elle-même. « Je n’ai jamais dit que je n’aimais pas les enfants. Au contraire, je pense qu’ils sont merveilleux et la maternité doit sûrement être une formidable aventure. C’est juste que ce n’est pas pour moi. Je n’y suis pas attirée et je me sens parfaitement épanouie dans ma vie telle qu’elle est », poursuit-elle. En prime, la femme a volontairement épousé un homme qui partage la même philosophie qu’elle : aucun d’eux ne voulait avoir d’enfant malgré l’insistance de leurs proches. Cela tombait très bien, il n’y aurait pas eu de malaise dans le couple ni de tensions autour de cette question !
Certains essayent même de la culpabiliser
Malheureusement, le mariage n’a pas fait long feu. Le couple a fini par divorcer. Une situation qui a conforté davantage Jessica : elle était encore plus heureuse de ne pas avoir de bébé dans les bras et de se retrouver mère célibataire. Mais, ses proches n’étaient pas du même avis. En opposition totale avec son discours, ils étaient, au contraire, tristes de voir qu’elle risquait de se retrouver seule un jour. Certains ne l’ont pas épargnée et n’ont cessé de la culpabiliser sur son choix de vie. Beaucoup lui ont fait savoir que lorsqu’elle sera « vieille », elle n’aurait personne pour s’occuper d’elle, alors que si elle avait un enfant, elle n’aurait pas à s’inquiéter de ces choses-là. Or, à ces yeux, ce n’est qu’une préoccupation mineure. Elle refuse d’ailleurs d’être un « handicap » pour qui que ce soit. « J’ai vécu plus d’un demi-siècle dans ce monde et rien ne me fera changer d’avis. Je suis heureuse de ne pas avoir d’enfants ! », dit-elle fermement.
Un goût de liberté inestimable
Bien que ses proches et ses amis n’adhèrent pas à sa décision, Jessica est heureuse de son choix. A 52 ans, elle estime qu’elle n’aurait pas connu la vie qu’elle mène aujourd’hui si elle avait endossé le rôle de maman. Ses voyages, ses rencontres, ses loisirs, sa carrière…Elle est persuadée que le fait de s’occuper d’un enfant aurait été un frein à tous ses rêves et ses désirs. En se consacrant pleinement à toutes ses passions, sans la moindre responsabilité ni culpabilité, elle se sent parfaitement en accord avec elle-même. Et c’est une liberté dont elle a toujours eu besoin. Libre et indépendante, elle a vécu sa vie comme elle le souhaitait sans contraintes ni compromis d’aucune sorte.
Et pourtant, quelque part, la maternité n’a jamais vraiment été mise aux oubliettes. Eh oui, comble de l’ironie, Jessica est une enseignante internationale et tutrice à Glassboro : elle a donc passé une grande partie de son temps dans des classes à enseigner à des jeunes du monde entier. Preuve qu’elle aime les enfants, sans pour autant vouloir en avoir elle-même ! « J’ai vécu tellement d’expériences extraordinaires dans ma vie. Mais, le plus beau dans l’histoire, c’est que je n’ai jamais eu à penser à quelqu’un d’autre qu’à moi. Alors, j’ai profité à fond de chaque moment sans aucun regret et sans me sentir coupable de quoi que ce soit… » a-t-elle conclut. Pourquoi le non-désir d’enfant dérange-t-il autant ? Est-ce si mal de ne penser qu’à soi et de ne vouloir vivre que pour soi ? Un débat qui continue de faire couler beaucoup d’encre…