Une passion qui s’est manifestée très tôt
Son parcours pour devenir mannequin a commencé à l’âge de 14 ans, lorsqu’elle a reçu une invitation à un concours de beauté pour les filles atteintes de trisomie 21. Jessica et sa maman ont accepté pour essayer quelque chose de nouveau. Yanira raconte qu’en voyant sa fille défiler sur le podium, elle a compris que c’était son univers. C’est à ce moment que Jessica a commencé à rêver de devenir mannequin. Pour elle, quand elle est sur le podium, elle devient une autre personne. Comme si quelqu’un d’autre à l’intérieur d’elle se manifestait, comme relayé par nos confrères de EL TIEMPO en mars dernier.
Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, Jessica a étudié à l’Académie de Mannequinat Models’ View pendant deux ans, pour devenir une professionnelle des podiums. Pour Jessica, le mannequinat est sa passion. Elle dit à cet effet qu’elle aime poser joliment. Cela la rend heureuse. Elle avoue se sentir belle lorsqu’elle se maquille, arrange ses cheveux et fait ses ongles, car elle ne supporte pas de les avoir abîmés.
Un parcours difficile
Pour soutenir sa fille, Yanira Faride a commencé à rechercher des castings à travers Instagram, mais Jessica a été rejetée dans plusieurs castings auxquels elle a participé et pour cause, elle ne répondait pas aux critères, car, comme l’explique sa maman, le stéréotype du mannequin est encore très ancré au Venezuela, avec des mensurations de 90-60-90 et une taille de 1,85 mètre minimum. L’inclusion dans ce domaine est encore un challenge. Yanira explique qu’il est difficile pour elle de trouver une agence qui représente sa fille, car cela ne leur est pas rentable. En plus de cela, à cause de la crise économique, cette profession a décliné. Selon elle, “ceux qui survivent sont les mannequins, des jeunes filles qui ont de l’argent familial.”
Yanira a dû retirer sa fille de l’agence où elle était inscrite à cause de leur condition financière. Jessica avait une bourse pour faire de la danse et du patinage, mais elle n’avait pas de bourse pour le mannequinat. Yanira estime que dans le cas de Jessica, les priorités sont la nourriture et les médicaments. La jeune mannequin compte alors sur les séances que certains photographes offrent gratuitement et sur d’autres qu’elle peut se permettre.
Le bout du tunnel
Poursuivre son rêve n’est jamais facile. La mère et la fille admettent qu’elles ont eu leur part de rejets, mais cela ne les a pas découragées, car elles ont traversé des hauts et des bas. Malgré les problèmes d’inclusion que vit parfois Jessica, elle a quand même été appelée à de nombreux castings. Des designers locaux et des marques l’ont appelée pour défiler. Tout le monde s’accorde à dire que Jessica se distingue par son charisme et sa force. C’est ce qui l’aide d’ailleurs à tracer son chemin sur les podiums vénézuéliens.
Plusieurs cordes à son arc
En revanche, Jessica a découvert depuis peu une nouvelle passion : le patinage. Elle a même remporté une médaille. Jessica danse aussi. Pas à un niveau professionnel, mais comme une activité complémentaire au mannequinat. La danse aide Jessica avec l’expression, le rythme, la gestuelle et l’aisance sur les podiums. La jeune fille a une préférence pour le ballet.
Jessica est aussi secouriste spécialisée à la Croix-Rouge. Elle fréquente cette organisation depuis sept ans, où elle apprend et partage avec ses pairs les premiers secours et les soins nécessaires.
La jeune fille a essayé la natation et la gymnastique dès son jeune âge, mais elle a dit que rien ne la rendait aussi heureuse que lorsqu’elle défilait sur le podium.
Jessica rêve de voyager à travers le monde et de participer à des campagnes avec des marques de renom pour continuer de briser les stéréotypes. Elle se considère différente, mais pas inférieure. Elle est fière du chemin qu’elle a parcouru et des efforts de ses parents pour lui trouver une place. Cela la pousse à aller de l’avant.
Qu’est-ce que la trisomie 21 ?
Comme expliqué sur le site Doctissimo, la trisomie 21, également connue sous le nom de syndrome de Down, est une anomalie qui résulte de la présence d’un chromosome supplémentaire sur la 21e paire de chromosomes, ce qui signifie que la personne atteinte de trisomie 21 possède 47 chromosomes au lieu des 46 habituels. Les filles aussi bien que les garçons sont susceptibles d’être touchés par ce syndrome. Selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), en France, la trisomie 21 affecte 27 000 nouveau-nés par an.