En ce 4 mars 2011, un silence imposant s’est installé dans la salle d’accouchement. Les médecins et les infirmières étaient complètement abasourdis lorsque ce bébé est sorti du ventre de sa mère. Défiant les lois de la nature, alors que toute sa famille a la peau foncée, le petit Daniel, lui, a intrigué tout le monde par sa peau très claire et ses poils blonds. Ne ressemblant guère à ses parents, l’étonnement a pris d’assaut toutes les personnes présentes. Découvrez cette histoire relayée par nos confrères du journal britannique Mirror.
Surprise générale : le couple afro-américain a mis au monde un bébé blanc !
Francis, le papa, se souvient du moment saisissant de la naissance de son fils : « J’avais serré la main d’Arlette, mon épouse, lorsqu’ils ont soulevé Daniel. Il était alors couvert de sang… puis, progressivement, j’ai vu que sa peau était blanche et que ses cheveux étaient blonds ». C’était une scène sidérante et autour de lui, les regards étaient tout autant intrigués. Même les experts n’arrivaient pas à comprendre cette étrange naissance. Ils ont pourtant confirmé que le bébé était en parfaite santé, qu’il n’était pas albinos et qu’il ne présentait aucune autre forme de pigmentation cutanée. Le mystère restait donc entier : alors que ses parents et son frère aîné Seth, 2 ans, ont la peau foncée, Daniel, lui, est venu au monde tout blanc.
Cocktail de doutes, de mystère et de stupéfaction
Mais comment est-ce possible ? « Ma première pensée a été de me demander s’il était vraiment de moi. J’étais trop ébahi pour parler et je voyais les médecins se regarder les uns les autres, pensant probablement que le bébé ne pouvait pas être le mien. Puis Arlette et moi nous nous sommes regardés et nous avons simplement souri… », raconte Francis. Tous deux s’aimaient profondément. Ils étaient ensemble depuis quelques années et leur relation était très solide. « J’étais avec ma femme depuis trois ans et je lui faisais entièrement confiance. Il n’a donc jamais été question d’infidélité. Mais, voir la peau blanche de Daniel a été pour le moins surprenant, il faut l’avouer ! », poursuit le papa.
Bien qu’ils aient été profondément troublés par cette situation inhabituelle, les parents ont immédiatement ressenti un lien avec le nouveau-né. « Alors que les infirmières admiraient les cheveux blonds de Daniel, ni Arlette ni moi ne pouvions parler. La surprise de voir sa peau si pâle nous avait laissés sans voix. Cependant, quand je me suis penché pour l’embrasser et l’ai regardé de plus près, j’ai reconnu nos traits communs. Il a mon nez et les lèvres d’Arlette ! » partage-t-il avec un sentiment d’émerveillement.
« Notre fils est un cadeau du ciel »
Très vite, ils ont considéré leur fils comme une bénédiction, un merveilleux cadeau du ciel. « Tout ce que nous pouvons dire, c’est que Daniel est notre bébé miracle et, bien que nous soyons encore aujourd’hui choqués par sa peau blanche, nous nous sentons bénis. Notre fils est vraiment magnifique ! (…). Nous l’appelons notre bébé spécial, il est notre cadeau », admet le couple.
Une telle naissance est très rare. Il n’est pas donc pas étonnant que le staff médical ou que les familles à l’hôpital aient été interpellés par l’apparence de Daniel. « Lorsque nous avions envisagé d’avoir un deuxième bébé, nous imaginions forcément que ce serait un mini-Seth, qu’il ressemblerait beaucoup à son grand frère… Un enfant noir comme nous, cela va de soi », souligne la maman. « Je ne sais pas ce qui est arrivé. J’ai même eu quelques secondes d’inquiétude. Mais j’aime mon mari et il sait que je l’aime profondément. Je sais qu’il me fait confiance. Donc, très vite, ça m’a rassuré et je me suis sentie mieux. Je savais que tout irait bien. Je n’ai jamais trompé Francis et je ne le ferai jamais. Mais oui, c’est vrai, j’étais aussi en état de choc quand j’ai vu Daniel et je pense que cela se voyait dans mon expression… », poursuit-elle.
En Afrique, personne n’aurait compris une telle naissance…
Arlette et Francis se sont rencontrés au Congo en 2007, ils se sont mariés un an plus tard. Mais le couple vit au Royaume-Uni depuis plus d’une décennie.
Francis et Arlette sont soulagés que Daniel ait la nationalité britannique. Après réflexion, ils se demandent si un cas similaire s’était déjà produit dans la famille d’Arlette, remontant à six générations, bien qu’ils ne puissent en être certains. L’annonce de la naissance à la famille a été un moment d’hésitation. « Quand j’ai informé ma mère, Monique, de la situation, sa première réaction a été un étonné ‘Wow !’. Heureusement, elle était enchantée d’accueillir son nouveau petit-fils, insistant sur l’essentiel : son bonheur et sa bonne santé. Tout comme elle, je me sens privilégié que Daniel soit né dans un pays où l’accès aux soins médicaux est avancé, » confie Arlette.
En Afrique, je ne pense pas qu’ils comprendraient ce genre de choses. S’il était né au Congo, il y aurait eu beaucoup plus de questions sur la fidélité d’Arlette et cela aurait pu mettre notre mariage à rude épreuve »,explique Francis.
La crainte continuelle du regard des autres
Malgré tout, Francis et Arlette ressentent une certaine inquiétude pour l’avenir de Daniel. Ils espèrent que leur fils saura gérer les interrogations qu’il rencontrera en grandissant. « Nous sommes préoccupés à l’idée que Daniel puisse être l’objet de moqueries ou de trop nombreuses questions. La cruauté enfantine est une réalité, et nous voulons protéger Daniel autant que possible. Nous craignons que, lorsqu’ils seront plus âgés, les gens ne comprennent pas que Daniel et son frère sont de la même famille et pensent plutôt qu’ils sont juste amis. Nous redoutons aussi que Daniel soit constamment interrogé sur son adoption ou qu’il se sente mal à l’aise de nous appeler ‘papa’ et ‘maman’ en public, » expriment-ils avec préoccupation.
Francis se souvient d’ailleurs qu’un homme assis en face d’eux dans un train ne pouvait s’empêcher de fixer le bébé et la famille. Mais, c’est un peu devenu leur lot au quotidien. Les parents ont fini par s’habituer aux regards défiants et suspicieux des gens qui les entourent. « Nous n’avons jamais envisagé de couvrir Daniel pour éviter les regards, car ce ne serait pas juste pour lui. Mais nous redoutons toujours qu’il se mette à pleurer ou à crier dans la rue, dans un magasin, au restaurant…Lorsque cela arrive, nous voyons bien les gens nous regarder avec méfiance en se demandant ce que fait ce couple noir avec ce bébé blanc. Je suis sûr que certains doivent même penser que nous avons l’enfant ! », avoue Francis. Aujourd’hui, le couple essaye au mieux de soutenir le petit garçon pour lui éviter toutes sortes de complications. Ses parents lui inculquent des principes et des valeurs, comme l’acceptation de la différence. « Pour nous, il est important qu’il soit ami avec tout le monde. Daniel se posera beaucoup de questions en grandissant et nous n’aurons pas toutes les réponses. Nous tenterons de démêler les choses au fil du temps. Pour nous, la couleur de sa peau n’est pas importante. Le plus important, c’est que nous avons un petit garçon adorable en bonne santé que nous aimons beaucoup ! », concluent-ils.