Les actes accomplis par amour sont véritablement grandioses. Ni l’effort ni la distance ne comptent quand il s’agit de retrouver sa bien-aimée ou de lui apporter son soutien. Pour Burkhardt, parcourir deux heures en vélo est le prix qu’il est prêt à payer pour partager des moments avec sa femme qui réside dans une maison de retraite, comme relayé par le site d’information néerlandais Destentor, dans un article publié le 31 décembre 2022.
Tout est au nom du véritable amour
Loin des histoires d’amour éphémères que l’on voit sur la toile, Peter Burkhardt, un néerlandais de 90 ans, a véritablement redéfini le sens de l’amour. Depuis que sa femme Clara atteinte de démence, a intégré une maison de retraite, il n’a jamais manqué de lui rendre visite, parcourant un chemin considérable avec son tricycle.
Muni d’un attirail de sécurité complet, il s’assurait qu’aucun imprévu ne l’empêcherait d’atteindre sa destination et de retrouver sa bien-aimée. Le trajet vers la maison de retraite, lui prenait une heure. Ces trois dernières années seulement, il a parcouru environ 400 000 km, soit l’équivalent de 916 marathons.
Burkhardt bravait le mauvais temps et les intempéries même si Clara semblait ne pas le reconnaître parfois. Cela le déchirait intérieurement, mais son amour était inébranlable. “Je veux la voir, entendre sa voix. Quand j’entre dans la maison de retraite, je sais immédiatement où elle se trouve. Elle n’est plus la même qu’elle était », confia-t-il à Destentor. “Mais je suis toujours amoureux d’elle. Chaque fois que je rentre chez moi, je pense que c’est un moment triste”, ajoute-il.
Pendant 7 ans, il faisait le même trajet sans trêve
Au début, Burkhardt alternait entre sa voiture et son vélo habituel, mais après la révocation de son permis de conduire, il a dû se résoudre à prendre sa bicyclette. Après une chute, il a troqué sa bicyclette à deux-roues pour un tricycle plus sécurisé. Toutes ces mesures sécuritaires n’avaient qu’un seul but : rester fidèle à ses visites. Trois ans plus tard, le brave nonagénaire pédale toujours aussi fort, prêt à prendre un taxi ou à être conduit par l’un de ses enfants en cas de mauvais temps.
Burkhardt ignore si Clara est consciente de sa présence au moment où il lui rend visite, mais cela ne l’importe guère. Lui donner un énorme câlin lui suffit pour sentir sa chaleur et sa présence. “Je dois accepter la situation telle qu’elle est. Je veux juste être avec elle tous les jours”, déclare t-il.
Clara ignore l’ampleur des efforts que son mari déploie pour lui rendre visite, mais il préfère ne pas le lui faire savoir. Tout ce qu’il fait émane d’un amour profond et sincère. A travers cette aventure, Burkhardt a pu exprimer son point de vue par rapport à l’état des routes, peu sûres pour les personnes âgées, un message qu’il a vivement adressé aux autorités.
Quant à ses enfants, ils sont fiers de leur père, estimant que son initiative ne peut être qu’un acte pur d’amour et de sacrifice.
Pourquoi on se sacrifie pour autrui ?
Derrière chaque sacrifice, existe une motivation particulière que chacun détermine selon ses propres croyances. Dans un article publié dans le journal Le Monde, Gene Ricaud-François, psychologue clinicienne, explique que le sacrifice est toujours lié au sacré. Selon l’experte, on sacrifie pour une cause ou une idée qu’on juge supérieure. En se sacrifiant, on n’attend pas forcément un retour, mais on gagne tout, ne serait-ce que l’image que l’on construit de soi-même. Enfin, le sacrifice donne du sens à la vie, et est considéré de ce fait comme un acte purement noble. Débat à suivre….