Bien qu’ils soient impressionnants par leur taille, les éléphanteaux sont des êtres attendrissants et désarmants par leur innocence. Très amicaux envers les humains, ils ont de grands yeux brillants remplis de douceur. A l’image de Khanyisa, un petit éléphant femelle dont la peau est d’un rose unique au lieu de la couleur grise qu’on voit habituellement. Prise au piège d’un braconnier pendant plusieurs jours, elle s’est battue comme une vraie guerrière pour se rétablir et se remettre d’aplomb malgré ses blessures.
A son arrivée au centre, l’état de santé de cet éléphanteau déchirait le cœur
Le 8 janvier 2020, Khanyisa est accueillie au centre Hoedspruit Elephant Rehabilitation and Development (HERD), en Afrique du Sud, dans un état déplorable. Ce bébé éléphant de quatre mois avait un collet enroulé autour de la tête : la partie supérieure de son oreille gauche était sectionnée et on pouvait voir de vilaines lacérations autour du cou, de la bouche et des joues.
Compte tenu de la gravité de ses blessures et de son traumatisme émotionnel, l’équipe du HERD était pessimiste. Tout le monde se demandait si l’éléphanteau avait assez de force pour survivre. « On ne sait pas si son troupeau a abandonné le petit albinos avant qu’il ne soit pris au piège ou après l’incident. Le fait que Khanyisa ait survécu aussi longtemps dans la nature est déjà un miracle. Elle était complètement déshydratée à son arrivée. Ses yeux avaient gonflé à cause de la pression exercée par le collet et de l’enflure autour de sa tête. Le traumatisme qu’elle a subi, bien qu’il ne soit pas visuellement évident, sera sans aucun doute beaucoup plus profond que la douleur physique qu’elle a endurée », avait déclaré l’équipe du centre dans un communiqué.
Courageuse, Khanyisa s’est battue pour survivre
La tête de l’éléphanteau était tellement enflée, qu’il pouvait à peine ouvrir les yeux. Mais après une bonne nuit de sommeil, Khanyisa s’est réveillée en meilleure forme le lendemain. Heureusement, l’enflure s’était légèrement résorbée et elle pouvait maintenant ouvrir les yeux. C’est là que le personnel a pu apercevoir ses magnifiques yeux bleus.
Grâce aux soins de l’équipe, l’éléphanteau reprend du poil de la bête
Au cours des deux premières semaines, l’équipe était très attentionnée envers l’animal. Les membres du centre se sont démenés pour nettoyer ses blessures et lui octroyer un bon traitement. Le 16 janvier 2020, le Dr Peter Rogers, vétérinaire spécialiste de la faune sauvage, a recousu les deux côtés de ses joues. Quelques jours plus tard, il a enlevé une partie de la peau morte autour de ses blessures et a recousu son oreille droite.
Durant la période de cicatrisation, notamment autour de la bouche, Khanyisa éprouvait des difficultés à boire son lait dans les biberons, mais ses soigneurs ont travaillé dur pour y parvenir. Finalement, dès la quatrième semaine, le bébé éléphant a réussi à consommer la plus grande partie du lait dont il avait besoin.
Un vrai parcours du combattant !
Grâce à l’amélioration de son régime alimentaire, l’éléphanteau a réussi à prendre du poids. À son arrivée, Khanyisa ne pesait que 124 kg. À la fin du mois de février, elle pesait 159 kg, soit une prise de poids de 35 kg au total ! Toute l’équipe était soulagée d’assister à son amélioration de santé. Mais, pour ne prendre aucun risque, les soigneurs ont surveillé de près tous ses mouvements.
Une fois sa rééducation physique terminée, l’équipe a commencé à l’intégrer lentement dans sa nouvelle famille : le troupeau Jabulani, composé d’éléphants sauvés, dont la plupart étaient orphelins. Khanyisa faisait des promenades dans les écuries du troupeau pendant la journée, afin qu’elle puisse se familiariser avec l’environnement et les odeurs de sa future famille. « Ce bébé éléphant est d’une grande force et d’une impressionnante résistance. Sa personnalité douce et fragile transparaît à travers sa ténacité. Bien qu’il soit différent des autres, car c’est un albinos avec la peau rose, il s’est très bien adapté à son nouvel environnement… », ont déclaré les responsables du centre.
Le parcours de réhabilitation de cet éléphanteau, qui a duré près de neuf mois, est vraiment exemplaire et inspirant.