Après des mois d’interventions et de rééducation à l’hôpital Blythedale, au nord de New York, ces jumeaux, nés siamois, ont fini par rejoindre leurs parents en septembre 2017. Une bien longue attente, parsemée d’angoisse et d’inquiétude. « Je n’arrive même pas à croire que nous puissions enfin former une famille et que tout le monde soit bien, séparé et prêt à commencer sa vie », avait déclaré Nicole, l’heureuse maman. Ils étaient reliés par la tête et les médecins étaient pessimistes quant à leur survie. Une intervention chirurgicale était donc urgente, bien qu’extrêmement délicate. Ces deux adorables garçons ont bien grandi depuis et sont en bonne santé aujourd’hui. Le site britannique le Daily Mail nous révèle les détails de cette fascinante histoire.
Séparer les frères siamois : une extraordinaire prouesse médicale
Les jumeaux Anias et Jadon McDonald sont venus au monde siamois, une rareté d’une naissance sur 10 millions. L’aventure des deux frères a débuté à l’âge de 13 mois avec une délicate opération de séparation, marquant le début de leur parcours. Les médecins ont dû surmonter des défis uniques. En effet, les bébés étaient reliés par le sommet du crâne : ils partageaient les mêmes tissus cérébraux et les mêmes vaisseaux sanguins. D’après le corps médical, de tels siamois ne survivent pas au-delà de deux ans. Un diagnostic morbide qui a largement poussé la famille à opter pour la chirurgie, même si l’intervention comportait elle-même d’énormes risques.
Les parents, Nicole et Christian McDonald, ont donc suivi attentivement le parcours laborieux de leurs enfants. On imagine leur profonde angoisse lors du marathon des 27 heures, temps nécessaire qu’il a fallu pour séparer les siamois. C’est le Dr James Goodrich, un illustre neurochirurgien pédiatrique, qui avait la charge de l’opération. Cette procédure exceptionnelle a été réalisée par toute l’équipe médicale du Blythedale Children’s Hospital, situé à New York, aux États-Unis. Mais, ce n’était que le début d’une bataille acharnée qui a duré plus de neuf mois.
Un lien fraternel complexe : Jadon était beaucoup plus solide que son frère
Grâce au ciel, l’opération a été un succès. Par la suite, les enfants sont restés deux mois en soins intensifs pour éviter tous les risques d’infection, avant d’entamer une longue rééducation. Selon les médecins responsables de l’intervention, Jadon jouait un rôle « dominant » au sein du duo : il a connu un développement exceptionnel alors qu’il était encore uni à son frère. À maintes reprises, il était même responsable de maintenir son jumeau Anias en vie, soulignant la complexité de leur lien fraternel.
Séparément, ils ont suivi une physiothérapie, afin de pouvoir effectuer les réflexes normaux d’un enfant de 2 ans. Mais, Anias était beaucoup plus fragile que son frère : il dormait avec une assistance respiratoire et s’alimentait à l’aide d’une pompe. Il sollicitait donc plus d’attention de la part physiothérapeutes. Pour autant, sa maman ne s’est jamais découragée. « Bien qu’il avait besoin d’aide pour manger et respirer, il accomplissait tout ce que faisait Jadon. C’était une source d’encouragement pour nous tous. En réalité, il avait juste besoin d’un peu plus de temps », affirme-t-elle. En effet, les spécialistes partageaient ce même optimisme. Durant les neuf mois de rééducation, la physiothérapeute Maureen Carroll a assisté aux progrès impressionnants d’Anias, tant au niveau physique que cognitif. Il est passé d’un enfant timide et vulnérable à quelqu’un de plus confiant et désireux d’explorer le monde.
Grande solidarité autour de cette opération médicale onéreuse
Evidemment, une telle intervention chirurgicale pesait très lourd. En termes financiers également : le coût de l’intervention s’est élevé à environ 2,5 millions de dollars. Heureusement, pour couvrir leurs frais médicaux, la famille a lancé une large campagne de financement participatif. Grâce à leurs propres fonds et aux généreux donateurs, ils ont pu récolter cette grosse somme. Après le succès de l’opération, Nicole et Christian ont suggéré à tous ceux qui souhaitaient encore aider leurs enfants de donner plutôt à un ami de la famille dont le petit avait besoin d’une greffe de rein.
A la fin de la convalescence, comme on peut aisément le deviner, la sortie de l’hôpital fut un grand moment d’émotion et de soulagement. Maintenant qu’ils étaient enfin séparés, les enfants allaient pouvoir rentrer chez eux, aux côtés de leurs parents, et grandir sereinement. Cette étape décisive marquait le début d’une vie pleine de promesses. « Cela ne fait que commencer », avait déclaré Nicole, pleine d’enthousiasme et d’excitation. La famille s’était enfin reconstituée, ouvrant la voie à un avenir lumineux.