L’Inserm révèle que 2 % des moins de 65 ans et 15 % des plus de 80 ans vivent avec cette maladie. Elle représente la première cause de dépendance sévère chez les seniors. Santé Publique France note une prévalence deux fois supérieure chez les femmes par rapport aux hommes. La maladie altère les zones cérébrales régissant la pensée, la mémoire et le langage, débutant souvent par un oubli mineur avant de compromettre sévèrement la communication et l’interaction avec l’entourage. Les troubles mnésiques figurent parmi les premiers signaux d’alerte.
Contrairement à une idée reçue, Alzheimer ne constitue pas une composante normale du vieillissement. Les chercheurs s’attachent à élucider ses origines et à mettre au point des traitements pertinents. Adopter des modes de vie sains pourrait diminuer le risque d’apparition de cette pathologie.
Le lien entre le mode de vie et la maladie d’Alzheimer
Favoriser un vieillissement sain pour limiter les risques de démence constituent des objectifs majeurs. L’OMS conseil l’adoption de pratiques de vie bénéfiques pour prévenir la maladie : accroître l’exercice physique, privilégier une alimentation équilibrée, et dire non au tabac ainsi qu’à l’abus d’alcool.
- L’âge constitue le principal facteur de risque de la maladie d’Alzheimer d’après un article de l’INSERM, avec une incidence qui grimpe après 65 ans et s’envole au-delà de 80 ans.
- L’environnement influence aussi fortement cette maladie. Par exemple, des facteurs cardiovasculaires non gérés comme le diabète, l’hypertension et l’hyperlipidémie, augmentent les chances de développer la maladie. Le manque d’activité physique, les microtraumatismes crâniens chez certains sportifs, ou les anesthésies répétées jouent également un rôle.
- En revanche, une vie riche en stimulations intellectuelles et sociales, grâce à des études, un travail engageant et une vie sociale active, peut retarder l’apparition et atténuer la gravité des symptômes. Cette « réserve cognitive » s’appuie sur la plasticité cérébrale, qui illustre la capacité d’adaptation de notre cerveau.
- La génétique joue aussi son rôle dans la susceptibilité à la maladie. Avoir un parent direct atteint augmente le risque de 1,5 fois, et ce risque double avec deux parents affectés. Des recherches ont identifié des gènes associés à un risque accru, dont l’apolipoprotéine E (APOE). Être porteur de l’allèle « epsilon 2 » de ce gène réduit le risque de plus de moitié, tandis que l’allèle « epsilon 4 » augmente ce risque de trois à quatre fois, voire quinze fois pour les porteurs homozygotes. D’autres allèles influencent également le risque, et une combinaison défavorable peut le majorer significativement.
Ces découvertes soulignent l’importance d’un mode de vie sain et d’une prévention proactive pour réduire le risque de maladie d’Alzheimer, tout en mettant en lumière les complexités de l’influence génétique sur cette condition.
Comment réduire votre risque de maladie d’Alzheimer
Adopter des mesures préventives, que ce soit individuellement ou collectivement, joue un rôle crucial dans la diminution du risque de maladie d’Alzheimer d’après France Alzheimer. Les études montrent qu’environ 35 % des cas de troubles cognitifs liés à cette maladie sont associés à des facteurs de risque modifiables. Selon une publication internationale dans le Lancet en 2017, agir sur ces facteurs pourrait considérablement réduire l’incidence de la maladie dans la population.
Le Haut Conseil de la santé publique, dans son avis de décembre 2017, insiste sur l’importance de sensibiliser tout le monde, y compris les professionnels de santé, sur les bénéfices des actions préventives à tout âge, pour une meilleure prise en charge des personnes atteintes.
Les recommandations se répartissent en trois grandes catégories :
- Promotion de la santé : Adopter une alimentation saine, conforme aux recommandations du Programme national nutrition santé, et rester actif physiquement sont essentiels. L’exercice régulier, même modéré, et les activités intellectuellement stimulantes enrichissent la réserve cognitive et favorisent le lien social.
- Réduction des facteurs de risque vasculaire : Ne pas fumer, limiter la consommation d’alcool, surveiller et traiter l’hypertension ou le diabète contribuent à prévenir l’Alzheimer.
- Vigilance quant à la consommation de médicaments : Il est recommandé de réduire l’usage de médicaments pouvant affecter la mémoire, comme les psychotropes, et d’être prudent avec les anticholinergiques, qui ne doivent être prescrits qu’en dernier recours.
En France, il est vital d’informer la population sur ces pratiques préventives. L’accent doit être mis sur l’usage judicieux des médicaments, impliquant non seulement les prescripteurs mais aussi les patients et leurs proches aidants pour optimiser le traitement.
Ces conseils pratiques et accessibles à tous constituent une pierre angulaire pour freiner l’avancée de la maladie d’Alzheimer, mettant en lumière l’importance d’une approche proactive et inclusive.
Comment s’effectue la prise en charge de la maladie d’Alzheimer ?
À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement curatif pour la maladie d’Alzheimer, une réalité qui empêche l’arrêt de la perte neuronale. Cependant, il est possible d’adopter une prise en charge visant à ralentir l’évolution des symptômes, retarder l’apparition de la dépendance et améliorer la qualité de vie des patients et de leurs proches.
Cette approche se veut globale, personnalisée et initiée dès les premiers signes. Elle s’appuie sur l’activité physique, des exercices cognitifs et une attention particulière portée à l’alimentation.
Ainsi, bien qu’aucune solution définitive n’existe contre cette maladie, des stratégies concrètes permettent de gérer son impact au quotidien, en se concentrant sur le bien-être global du patient et de son entourage.
Quels sont les axes de recherche en cours ?
Améliorer le dépistage de la maladie d’Alzheimer est essentiel, grâce notamment à des avancées en imagerie cérébrale et à la découverte de biomarqueurs sanguins plus sensibles. Ces outils promettent d’offrir des informations précieuses sur le stade de la maladie et son évolution.
La prévention ou le ralentissement de la maladie représente un enjeu majeur, en l’absence de traitement curatif. Les recherches actuelles s’efforcent de dévoiler les facteurs de risque, orientant ainsi les stratégies de santé publique.
Les scientifiques explorent les mécanismes moléculaires derrière l’Alzheimer, s’intéressant aux influences génétiques et épigénétiques, à la neuroinflammation et à l’accumulation de molécules toxiques dans le cerveau.
En termes de traitements, les espoirs se multiplient. L’aducanumab, bien qu’ayant suscité des débats, marque une avancée, ciblant le peptide amyloïde toxique. Le lecanemab, récemment approuvé, ralentit le déclin cognitif, et le donanemab montre des résultats prometteurs dans les essais cliniques.
Les recherches se diversifient également vers des molécules comme les oligonucléotides antisens, efficaces dans la réduction des lésions cérébrales liées aux protéines Tau.
Ces progrès offrent un réel espoir pour l’avenir dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer.