10 choses à ne pas dire à un bipolaire
Qui dit bipolarité, dit sensibilité. Voici les 10 choses à ne (surtout) pas dire à une personne souffrant de troubles bipolaires.
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Ce qui ne te tue pas te rend plus fort(e)
Avant de balancer cette phrase, saviez-vous que 20% à 60% des personnes atteintes de trouble bipolaire ont déjà tenté de se suicider, comme stipulé dans une étude publiée dans MDPI ! Effrayant, n’est-ce pas ? Eh bien, voici pourquoi il faut mesurer ses mots avant de les prononcer. Si vous avez un ami ou un proche qui souffre de troubles bipolaires, il est important de comprendre qu’il pourrait traverser une période de crise et avoir besoin de votre soutien continu. Et ce n’est pas cette phrase qui lui donnera la force de supporter les idées obscures qui le tourmentent ni de percevoir sa patience comme un acte de victoire. Soyez juste présent quand il le faut, aimez-le avec son propre langage d’amour et laissez-lui un espace d’intimité pour qu’il puisse s’exprimer librement.
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Tu exagères encore une fois
Humiliation, exaspération et frustration, voilà ce que ressent une personne bipolaire face à cette phrase. Les réactions démesurées sont l’un des symptômes de ce trouble, et de tels commentaires ne font que banaliser ses émotions et lui donner l’impression d’être « difficile à aimer et estimer ». Lorsque vous soutenez une personne qui vit avec un problème de santé mentale, il est important de tourner votre langue dix fois avant de vous prononcer avec un mot déplaisant ou vexant. Faites plutôt preuve de compassion et d’empathie, tant par les mots que par les actes. Après tout, qui peut vraiment juger de l’excès ou de la modération d’une réaction humaine ? Seuls le respect et la compassion doivent primer !
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Mais non, ton caractère n’est pas trop terrible !
La vérité, c’est qu’on ne sait jamais vraiment à quel point quelqu’un peut se sentir mal dans sa peau. Le chaos intérieur est souvent invisible, silencieux et profond. C’est pourquoi il est totalement inutile, voire déplacé, de juger le caractère et l’attitude des autres surtout lorsqu’il s’agit de personnes atteintes de trouble bipolaire. En effet, certaines d’entre elles maîtrisent l’art de dissimuler leur détresse et faire semblant de mener une vie sereine et joyeuse. Il faut admettre que nous ne comprendrons jamais pleinement les défis et les expériences difficiles auxquels elles font face. Alors, soyez courtois et respectueux !
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Je croyais que tu prenais tes médicaments
Quoi de plus désobligeant que de balancer de tels propos à une personne qui fait de son mieux pour bien vivre avec sa bipolarité ? En vous documentant, vous comprendrez que la prise de médicaments à elle seule, ne suffit pas à faire face au trouble bipolaire. Le processus de guérison, loin d’être miraculeux, est jalonné de hauts et de bas que seule la personne concernée peut évaluer. Cela dit, si vous souhaitez vraiment corriger votre vision de la situation, nous vous conseillons de prendre le temps de vous renseigner sur les troubles bipolaires en puisant dans diverses sources telles que les livres, les podcasts ou les groupes de soutien. Ces ressources peuvent démystifier et réduire l’incompréhension entourant ce trouble et vous guider vers une meilleure compréhension.
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Tu agis comme un(e) maniaque
Peu importe votre interprétation du terme « maniaque », sachez qu’il est souvent perçu comme péjoratif et agressif. Cette phase maniaque résulte généralement d’un ensemble de troubles mentaux qui se manifestent par un besoin excessif de contrôler sa vie. Quelle que soit la forme que prend cette manie (maison immaculée, irritabilité excessive, agitation inappropriée, etc.), cela ne donne à personne le droit de réduire une personne à son trouble mental. Une personne est bien plus qu’une maladie… À bon entendeur !
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Tu n’agis pas comme un bipolaire
En niant, vous ne faites que confirmer les craintes déjà présentes chez une personne bipolaire ! Même si vous souhaitez la rassurer avec cette phrase, elle ne fera que nourrir ses doutes et ses peurs. C’est comme si vous disiez à une femme : « Non, tu n’es pas laide » au lieu d’affirmer « Je te trouve extrêmement belle ». Les mots ont le pouvoir d’élever plus haut que le ciel ou de dévaster comme une bombe atomique. À vous de choisir d’en faire un acte de compassion et d’humilité.
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Tu sembles un peu trop enthousiaste
Avant de juger ou de pointer du doigt une personne atteinte de trouble bipolaire, n’oubliez pas qu’elle a aussi une personnalité et une vie ! Malgré les crises qui vont et viennent, elle peut être extravertie, insouciante et vive d’esprit. Par exemple, dans un groupe de soutien, un jeune homme était très énergique et expressif, et quelqu’un l’a accusé de « maniaque ». Heureusement, un psychiatre présent a confirmé que le jeune homme ne présentait aucun symptôme maniaque et qu’il était cruel et injuste de lui coller une étiquette simplement parce qu’il était différent dans sa façon d’être et de s’exprimer. Nous sommes tous comme la lune, avec des faces cachées ou nuancées qu’il nous revient uniquement de montrer, de dissimuler et de défendre !
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Tout le monde a des sauts d’humeur de temps à autre
Si vous croyez que la bipolarité n’est qu’un ensemble de sauts d’humeur qui surgissent d’une période à une autre… sachez que vous avez complètement tort ! Cette phrase agit comme une bombe silencieuse mais dévastatrice, ruinant toute lueur d’espoir, de confiance et de patience. Une personne en détresse n’a pas besoin que l’on ravive ses démons comme on excite le feu avec de l’essence. En l’absence de mots réconfortants, mieux vaut garder le silence.
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Tu as l’air un peu déprimé(e) aujourd’hui
Pour comprendre les défis quotidiens auxquels sont confrontées les personnes bipolaires, rien de tel que le témoignage poignant d’une amie. Elle partage avec nous une expérience qui s’est déroulée lors d’une simple conversation téléphonique avec une collègue : « Imaginez, à peine trente secondes après le début de notre appel, j’ai été confrontée à une remarque qui m’a profondément touchée. Vivant avec un trouble bipolaire, je ne suis pas toujours dans mon meilleur état, mais cela ne justifie pas que chaque symptôme soit scruté à la loupe. C’est extrêmement pesant de sentir qu’à chaque mot que je prononce ou à chaque émotion que j’exprime, on me pose une étiquette de trouble mental. Je ne souhaite pas être tout le temps analysée comme si chaque geste dévoilait un déséquilibre. Je suis consciente de ce que je ressens, et de tels commentaires ne font qu’ajouter à ma peine plutôt que d’offrir le soutien inconditionnel et la compassion dont j’ai besoin. Il est temps que chacun se concentre sur sa propre vie. Amen ! ». Ce cri du cœur rappelle l’importance d’adopter une approche empreinte d’empathie et de respect envers les autres, surtout quand ils font face aux défis d’une condition aussi complexe.
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Tu es trop intelligent pour souffrir de trouble bipolaire
La bipolarité n’est pas synonyme d’un manque d’habileté ou d’immaturité émotionnelle. Une personne atteinte de maladie bipolaire peut être parmi les plus ingénieuses, intelligentes et pétillantes que vous connaissez. Ne croyez pas que ce trouble choisit ses cibles en fonction de leur QI, de leur niveau d’études ou de leur profession. Pour cela, il est préférable d’éviter de faire des commentaires désobligeants ou mal informés, car cela peut provoquer des réactions violentes ou blessantes chez la personne concernée.
Comment aider une personne atteinte de troubles bipolaires ?
Souhaitez-vous aider une personne atteinte de troubles bipolaires ? Bienveillance et compréhension sont essentielles ! Mais ces conseils peuvent également vous être utiles pour tenir le coup et réussir cette mission dévouée. Prenez note :
- Prenez soin de vous : Pour pouvoir aider au mieux une personne atteinte de trouble bipolaire, n’oubliez pas de prendre soin de vous-même ! En écoutant votre propre moi intérieur, en prenant soin de vous et en allant à votre propre rythme, vous développez votre capacité à soutenir les autres avec patience et compassion.
- Évitez de faire des suppositions : Les personnes bipolaires s’irritent davantage lorsqu’elles se sentent tout le temps surveillées. En effet, ce n’est pas parce que vous avez déniché un comportement impulsif répétitif que vous pouvez vous permettre d’en déduire des conclusions ou des jugements non fondés. Évitez de présumer ce que quelqu’un peut ou ne peut pas faire et laissez-lui la liberté de se confier à vous quand il veut.
- Apprenez à reconnaître les signes avant-coureurs de la crise : Comme la fièvre précède le rhume, des signes annonciateurs précèdent une crise bipolaire. C’est pourquoi il est bénéfique de discuter avec la personne concernée de ses états d’âme précurseurs d’une crise, ainsi que des sujets et comportements qui peuvent déclencher celle-ci. Faites-lui savoir que votre intention est de mieux comprendre pour pouvoir l’aider. Par exemple, dites-lui : “J’ai remarqué que tu dormais moins, j’ai peur que tu ne sois malade.” Des phrases sympathiques font toute la différence !
- Parlez ouvertement du trouble bipolaire : La clé pour entretenir une relation saine avec une personne atteinte de trouble bipolaire est de la traiter comme n’importe qui d’autre. Montrez-lui que vous êtes ouvert à la discussion et prêt à comprendre ce qu’elle traverse sans chercher à résoudre ses problèmes à sa place. Lors de vos rencontres, si le sujet se présente, discutez-en librement et laissez-la s’exprimer librement. Si vous ne savez pas comment réagir, écoutez simplement !
- Faites preuve d’empathie : La frustration survient lorsque la personne voit, ressent ou entend quelque chose que vous ne percevez pas. Pour faire face à cette situation, le mieux est de rester calme et de lui faire savoir que même si vous ne partagez pas sa vision, vous comprenez que ces choses semblent réelles pour elle.
- Préparez-vous pour les moments difficiles : Pour prévenir les futures crises, apprenez des erreurs du passé ! D’abord, notez les choses qui ont fonctionné ou non dans votre agenda ou votre téléphone. Ensuite, convenez des signes ou des symboles entre vous pour qu’elle puisse demander de l’aide s’il elle a du mal à décrire ce qu’elle ressent.
FAQ
Comment calmer une personne bipolaire ?
Lors d’une crise, il est crucial d’accompagner la personne bipolaire et de l’aider à prendre conscience de la situation qu’elle traverse. Si les choses se compliquent et que son irritabilité ne cesse de croître, mettant en danger sa sécurité ou celle de son entourage, il devient important dans ce cas de l’hospitaliser tout en préservant sa dignité afin d’éviter que son état dégénère.
Comment parler à un bipolaire en crise ?
Pendant une période de crise, il est essentiel de rester transparent et respectueux avec la personne concernée. Expliquez-lui clairement les circonstances qu'elle traverse, veillez à maintenir un dialogue ouvert et mature et expliquez-lui pourquoi vous êtes obligé(e) de faire telle ou telle chose, surtout si une hospitalisation sous contrainte s'avère nécessaire.
Pourquoi un bipolaire s’isole ?
L'isolement social est un des plus grands défis de la bipolarité ! Les personnes concernées peuvent se sentir indignes d'avoir des amis ou se voir comme un fardeau pour leur famille, ce qui les pousse à éviter les relations sociales et à se replier sur elles-mêmes. On reconnaît le sentiment d’isolement par des appels et messages manqués ou ignorés, une baisse des activités quotidiennes et l'annulation fréquente de plans.