Ce qui se passe lors de la crémation
“Les gens pensent que nous revendons les cercueils ou mélangeons les cendres alors aujourd’hui, nous voulons montrer que nous sommes transparents et que nous nous impliquons. Nous voulons simplement les rassurer tout au long du processus”, a déclaré Louise Singer, directrice de l’établissement.
La crémation ou incinération est une technique funéraire qui vise à brûler le corps pour le réduire en fines cendres. Mais avant d’obtenir ces dernières qui peuvent être conservées par les proches du défunt, plusieurs étapes se succèdent. Tout d’abord, le personnel du crématorium doit s’assurer que le cercueil ne contient aucun objet dangereux qui peut engendrer un risque d’explosion.
Ensuite, le personnel doit vérifier que le défunt n’a pas de stimulateur cardiaque ou de prothèse à pile. Le cercueil passe ensuite dans une chambre chauffée à une température comprise entre 800 et 1000 degrés Celsius.
Si le défunt a choisi de participer à la recherche scientifique en offrant une partie de son corps, cette dernière sera brûlée séparément.
Pendant environ 90 minutes, le corps brûle sous la surveillance du personnel du crématorium. Lors de la combustion du corps, les particules de déchets qui se trouvent dans le cercueil sont aspirées et filtrées afin d’empêcher ces métaux toxiques de nuire à l’environnement.
Suite à ce processus, les cendres du défunt sont recueillies puis refroidies pendant une heure.
Selon Andy Hands, membre du personnel, le poids des cendres est spécifique à chaque personne et dépend surtout de sa densité osseuse. Par la suite, les cendres sont placées dans un machine afin d’être tamisées. Toutes les pièces métalliques telles que les prothèses ou encore les bijoux sont retirées pour être recyclées ou offertes à des associations. Ensuite, les os restants sont broyés par une machine adapté à cet effet. Enfin, les cendres sont placées dans une urne puis retournées aux proches.
Quid de la crémation en France ?
Selon une étude BVA pour la Fondation PFG relayée par Le Parisien, 59% des Français préféreraient avoir recours à l’incinération après leur décès.
Pour Tanguy Chatel, sociologue spécialiste de la fin de vie et du funéraire, cela s’expliquerait par le fait que “la terre a mauvaise presse”. En effet, elle est considérée comme souillée par les vers de terre et la pollution environnementale.
À contrario, le feu symboliserait “la lumière”, indique-t-il. “La crémation est aussi le choix de ceux qui ne veulent pas peser sur les générations futures comme pour l’entretien d’une tombe.
La cérémonie apparaît également plus moderne car rapide et personnalisable”, précise le spécialiste. Par ailleurs, certaines personnes soucieuses de l’écologie pensent que l’incinération est moins dangereuse pour l’environnement que l’inhumation.
“Ce qui est parfaitement faux niveau bilan carbone”, décrète le sociologue. Par ailleurs, en sachant que la majorité des citoyens français ont des racines chrétiennes, il semble encore difficile d’imaginer que l’inhumation traditionnelle puisse être abandonnée et substituée par la crémation, précise le spécialiste..