Reflets du temps, les cheveux gris font partie de ces transformations physiques qui accompagnent l’avancée en âge. Ils sont chargés de souvenirs et d’expériences qui façonnent chacun d’entre nous, et transmettent une image de sagesse et de connaissance qui ne s’acquiert qu’à travers les souvenirs d’une vie. Pourtant, de nombreuses femmes les considèrent comme un élément préjudiciable à leur beauté. En effet, le développement de l’industrie des produits cosmétiques et des teintures capillaires transmettent l’idée que les striures grises qui s’ajoutent à la chevelure devraient être cachées afin de préserver la jeunesse féminine.
Heureusement, l’acceptation de soi et les messages positifs liés à l’image et au corps de la femme ne cessent de se développer. C’est d’ailleurs sur cette tendance que Martha Truslow Smith s’appuie pour créer sa page Instagram Grombre, destinée à montrer à toutes les femmes aux cheveux grisqu’elles sont magnifiques et que ces derniers ne sont pas l’antithèse de la beauté, bien au contraire.
D’où viennent les cheveux gris ?
En 2016, une étude menée par The University College London avait identifié pour la toute première fois un gène responsable des cheveux gris. Grâce à des échantillons recueillis sur plus de 6000 volontaires d’origines différentes, les scientifiques ont été capables d’isoler le gène IRF4 qui contrôle la production de la mélanine responsable de la pigmentation de la peau, des yeux, ainsi que des cheveux.
Généralement associé à la couleur capillaire, c’est une première pour les chercheurs qui identifient un lien direct entre ce gène et la couleur grise des cheveux. Ce qu’il reste à savoir, c’est la manière dont il opère. En effet, l’absence de mélanine explique l’apparition des cheveux gris, mais le processus en lui-même et le rôle occupé par le gène IRF4 restent partiellement inconnus des scientifiques.
Par ailleurs, cette découverte est également la première étude à déterminer une origine génétique aux cheveux gris qui étaient généralement attribués à des facteurs environnementaux tels que le stress. Le professeur Andrés Ruiz-Linares explique fièrement :
« Nous avons identifié la première association génétique aux cheveux gris, ce qui nous permettra éventuellement de comprendre les aspects biologiques du processus de vieillissement humain. Comprendre le rôle occupé par le gène IRF4 pourrait se montrer utile dans le développement des moyens retardant l’apparition des cheveux gris ».
Grombre : une tendance qui grandit et des femmes qui s’assument…
Martha Truslow Smith qui souffre de vieillissement prématuré crée la page Instagram Grombre à l’âge de 26 ans seulement. Cette condition s’applique aux personnes dont les cheveux gris se manifestent avant l’âge de 30 ans, dont Martha qui a vu son premier apparaître à l’âge de 14 ans. Nos confrères de la BBC racontent son histoire. En effet, cette jeune femme décide de créer une plateforme de soutien à toutes les femmes en manque de confiance en elles et de conseils pour prendre soin de leurs cheveux grisonnants. Son message est le suivant :
“Ne vous préoccupez pas de l’opinion des autres, suivez votre instinct, et vous serez surprises par votre force et par le chemin qui vous attend ».
Source d’inspiration pour des milliers de femmes, les messages se multiplient sur les réseaux sociaux soutenant la cause du Grombre. Sa démarche tombe à point nommé puisque cette tendance attire déjà près de 86 000 followers sur sa page, dont Kate Danota, une jeune femme qui a vu son premier cheveu gris apparaître à l’âge de 7 ans à peine.
Habituée des salons de coiffure depuis l’âge de 14 ans, la jeune femme avoue avoir dépensé près de 16 000 euros à essayer de couvrir ses cheveux gris, avant de décider finalement d’assumer sa couleur naturelle à l’âge de 28 ans.
Imperméable aux standards de beauté qui l’entourent, cette femme déclare ne s’être jamais teint les cheveux et refuse de devenir esclave des teintures répétitives qui ne feraient que les lui abîmer. Par ailleurs, elle raconte ne pas laisser ses cheveux gris définir sa jeunesse ni l’image qu’elle a vis-à-vis d’elle-même. Elle ajoute en dessous de sa photo :
« Prendre la décision de laisser pousser mes cheveux gris était un moyen de m’accepter. La couleur de mes cheveux ne définit pas ma jeunesse ! Je me sens jeune, saine et magnifique. Avoir des cheveux gris est délivrant !!”