Bien que cette technologie garantisse rigueur et sécurité, elle s’appuie principalement sur les principes de chirurgie classique et d’anatomie. Le protocole doit respecter les bases essentielles de l’implantologie moderne, où la prothèse guide la chirurgie et la placement de l’implant.
En quoi consiste la chirurgie implantaire guidée ?
Il y a plus de deux décennies, les premiers guides à appui osseux reposaient sur une intervention invasive avec lambeau. Quelques années plus tard, un guide à appui muqueux a été développé en permettant de distinguer entre les limites du volume des tissus mous et celles du volume osseux. Plus récemment, les guides chirurgicaux ont connu de nouveaux développements. Conçus grâce à des modèles de laboratoire numériques, leur dernière évolution repose sur l’utilisation d’une empreinte optique intra-buccale. Aujourd’hui, la chirurgie guidée implantaire est une technique chirurgicale qui consiste à poser des implants dentaires à l’aide d’un guide conçu de manière numérique. Son objectif principal ? Assister un chirurgien-dentiste lors d’une opération pour respecter les structures anatomiques des os maxillaires.
À l’aide d’un logiciel de planification, la chirurgie guidée permet de superposer manuellement ou automatiquement les données cliniques du patient, donc son fichier de stéréolithographie et ses données radiologiques, que l’on retrouve sous forme numérique dans les fichiers DICOM créés pendant des examens d’imagerie médicale (Cone Beam ou scanner). Ce processus que l’on appelle également le “Matching” consiste à faire correspondre les surfaces gingivales et dentaires avec les données pour permettre d’établir l’intrados du guide radiologique.
Quels sont les avantages de la chirurgie implantaire guidée ?
Proximité aux racines voisines de dents saines, axe de l’implant dentaire, préfabrication de la prothèse, résultats prothétiques….il n’est pas toujours simple d’agir avec précision si l’on se fie exclusivement aux méthodes conventionnelles. Dans ce sens, la chirurgie guidée s’est présentée comme une amélioration des protocoles existants pour identifier à l’avance les potentiels obstacles sur le plan anatomique. Elle permet également de respecter la concordance avec l’axe de la future prothèse dentaire et le volume résiduel osseux, contrairement au protocole classique où le forage est guidé par la configuration des os sur le site de l’implant.
Pour y parvenir, de nombreux outils numériques permettent de répliquer les décisions de planification prises avant l’intervention chirurgicale. Parmi eux : la caméra intra-orale, l’imagerie cone beam (CBCT) et les logiciels CAO. Résultat : le praticien et le patient bénéficient tous les deux de la chirurgie implantaire guidée en termes de confort, de précision, d’économie, de gain de temps, de traçabilité et de suites opératoires qui se retrouvent mieux contrôlées. En effet, la chirurgie guidée réduit le risque infectieux et le risque hémorragique durant l’opération. L’inflammation et la douleur post opératoires sont également diminuées, ce qui accélère le processus de cicatrisation.
Grâce à cette planification en amont, le résultat devient prévisible, ce qui octroie une meilleure visibilité aux professionnels et leur permet en parallèle de reproduire ce dernier lors d’une prochaine chirurgie orale. En outre, les risques d’improvisation sont réduits durant la procédure, ce qui allège aussi le stress et la charge mentale du chirurgien et lui permet de sécuriser les gestes chirurgicaux tout en tenant compte du contexte osseux.
En permettant la pose d’implants dentaires de manière précise dans l’os disponible, cette technique s’avère avantageuse puisqu’elle permet de limiter les greffes. En outre, elle pourrait s’avérer utile dans certains cas complexes pour poser des implants dentaires auparavant impossibles en raison de limites anatomiques.
Enfin, le guide chirurgical peut améliorer la communication entre le praticien et son patient en l’aidant à visualiser de nombreuses perceptions de cas cliniques pour renforcer le lien de confiance. Dans ce sens, cette technique innovante pourrait se parer d’un avantage pédagogique dans le futur.
Quid des limites et des difficultés de cette technique ?
Si cette technologie innovante apporte une sécurité importante au praticien, elle nécessite tout de même un respect strict des bases fondamentales de l’implantologie et de l’anatomie. Ainsi, l’une des premières limites de la chirurgie implantaire guidée est l’ouverture buccale insuffisante. Résultat : la pose d’implants est souvent impossible dans les secteurs postérieurs. Après avoir mené des études à ce sujet, des scientifiques ont également remarqué que la chirurgie guidée est un protocole technique dont l’apprentissage peut présenter des difficultés. En raison de sa sensibilité, la technique qui est aussi opérateur-dépendant doit être réalisée avec certaines précautions. Les auteurs ont découvert des cas bénins de complications liées aux déviations entre la réalité et la simulation.
Chirurgie implantaire guidée : faut-il sauter le pas ?
En dépit de son intérêt indéniable, la chirurgie guidée fait encore face à certaines barrières. La principale étant le coût souvent considéré trop élevé, ce qui impacte le prix du traitement et les honoraires du praticien. En ayant recours à une impression en 3D dans le cabinet dentaire, cela permet toutefois de limiter le coût. Une méthode utilisée par un nombre croissant de chirurgiens dentistes en implantologie dentaire.
Ainsi, si ces derniers réussissent à maîtriser la technique, la méthode est rapide, simple et n’influe pas réellement sur le coût final du plan de traitement. Aujourd’hui, ce protocole ne concerne plus seulement les cas complexes et s’étend de plus en plus en chirurgie implantaire. Il demeure néanmoins nécessaire de se montrer prudent, car la précision promise par cette technique varie selon les études publiées à ce sujet.
En effet, quel que soit le résultat mis en avant, l’expérience et les connaissances du chirurgien-dentiste sont précieuses et ne peuvent être remplacées. Par ailleurs, des preuves manquent encore pour évaluer les avantages de cette méthode en matière de précision. Pour autant, il reste incontestable que le fondement du protocole est révolutionnaire et qu’il ouvre la voie à d’innombrables possibilités sur le long terme dans le domaine de la dentisterie et de l’orthodontie.