40 000 personnes. C’est le nombre de victimes d’un arrêt cardiaque chaque année en France. Selon la Fédération française de cardiologie, 70% des arrêts cardiaques se produisent devant des témoins, mais seuls 40% d’entre eux réalisent les gestes de premier secours. En réalité, nombre de victimes pourraient être sauvées si l’on agit à temps pour relancer le cœur. Il est donc essentiel d’être en mesure de reconnaître un arrêt cardiaque et de maîtriser les premiers gestes de réanimation pour réagir dans l’urgence.
À quoi est dû l’arrêt cardiaque ?
Dans 90% des cas, l’arrêt cardiaque est lié à une cause cardiovasculaire. Chez l’adulte, on estime que près de la moitié des arrêts cardiaques qui surviennent en milieu extrahospitalier sont liés à ce que l’on appelle la fibrillation ventriculaire, une complication de l’infarctus du myocarde. Lorsque cela se produit, les signes annonciateurs sont similaires à ceux de l’infarctus : douleur thoracique qui s’étend dans le(s) bras, sensation d’étouffement et d’oppression, voire d’écrasement. À ne pas confondre avec la crise cardiaque, l’arrêt cardiaque peut également se produire suite à une détresse circulatoire. Dans ce cas, il s’agit d’une hémorragie.
Enfin, d’autres facteurs pouvant entraîner un arrêt cardiaque impliquent l’obstruction complète des voies aériennes, un traumatisme, une intoxication ou encore une noyade.
Comment réagir lorsqu’on est témoin d’un arrêt cardiaque ?
L’arrêt cardiaque peut survenir à tout âge, sur notre lieu de travail, à la maison ou à l’extérieur. Lorsque la victime est inconsciente, il est important de réagir vite pour lui porter secours. Si vous êtes témoin d’un arrêt cardiaque, 3 gestes simples peuvent sauver des vies : appelez le SAMU (15), faites un massage cardiaque et si possible, utilisez un défibrillateur car chaque minute gagnée équivaut à 10% de chances de survie supplémentaires pour la victime.
Ces appareils délivrent un choc électrique, améliorant grandement les chances de redémarrage du cœur après un arrêt. Une défibrillation rapide avec un défibrillateur automatisé externe (DAE) optimise la vitesse et l’efficacité de l’intervention pour restaurer une fonction cardiaque normale. Simples d’utilisation, les défibrillateurs sont disponibles dans de nombreux lieux publics et peuvent être utilisés par quiconque, avant l’arrivée des secours, pour aider la victime.
Comment reconnaître un arrêt cardiaque ?
Souvent, on a tendance à vérifier la présence d’un pouls, mais en réalité, il est beaucoup plus simple pour le grand public de vérifier la respiration et la conscience, sans oublier que les risques d’erreurs sont amoindris. L’un des premiers signes à surveiller est donc la perte de connaissance. Si la personne face à vous est inconsciente, il est impératif de vérifier sur-le-champ s’il s’agit d’un arrêt cardiaque, l’objectif étant d’agir le plus vite possible en attendant les secours.
On estime que l’arrêt cardiaque est avéré lorsque les battements du cœur cessent ou qu’ils sont irréguliers et empêchent le cerveau d’être approvisionné en oxygène. Dans ce sens, il faut vérifier si la victime est en insuffisance respiratoire et en état d’inconscience. Pour y parvenir, appliquez les mesures suivantes :
1. Commencez par allonger la victime sur une surface dure, en veillant à ce qu’elle soit sur le dos.
2. Parlez-lui en lui tenant la main pour savoir si elle est consciente, en lui demandant par exemple de vous serrer la main ou de vous décrire ce qu’elle ressent.
3. Faites basculer délicatement sa tête vers l’arrière et ouvrez-lui la bouche pour dégager les voies aériennes ou respiratoires.
4. Placez l’oreille et la joue au-dessus du nez et de la bouche de la victime pour vérifier qu’elle respire. En parallèle, prêtez attention à son ventre pour voir s’il se soulève. Si vous n’observez aucun mouvement thoracique, souffle ou bruit, la personne subit un arrêt cardiaque. Il en va de même si la respiration est anormale, lente, bruyante et saccadée.
5. Contactez immédiatement les secours au 15 (SAMU), 18 (sapeurs pompiers de France) ou 112 (numéro d’urgence européen)
6. Si d’autres témoins sont présents, demandez-leur de chercher un défibrillateur automatisé externe au plus vite.
Depuis un décret de 2007, tout citoyen non médecin, quel que soit son âge, est autorisé à utiliser un DAE pour secourir une personne. Accompagné d’un massage cardiaque, ce dernier participe à augmenter considérablement le taux de survie. Et pour cause, le risque principal d’un arrêt cardiaque est la mort subite de la victime.
Comment réaliser un massage cardiaque ?
La compression thoracique ou le massage cardiaque comprend plusieurs gestes de secours. Son principe : appuyer sur le thorax pour exercer une pression sur le cœur. En situation d’urgence, il est impératif de réaliser les bons gestes dans l’ordre pour assurer les premiers soins à la personne inconsciente :
1. Commencez par vous agenouiller près de la victime.
2. Dénudez son torse même si cela revient à déchirer ses vêtements.
3. Placez une main sur l’autre, au centre du thorax.
4. Veillez à tendre les bras et à ce que vos épaules soient positionnées au-dessus de la poitrine de la victime.
5. Effectuez une compression verticale du sternum en l’enfonçant de 5 à 6 centimètres. N’utilisez pas seulement vos mains et vos bras. Appuyez en vous aidant de tout votre corps.
6. Faites une courte pause après chaque pression pour laisser la poitrine de la victime retrouver sa position initiale. C’est ce qui permet le retour du sang vers le cœur. Le relâchement et la compression doivent être de même durée.
7. Réalisez entre 100 et 120 compressions par minute, soit près de 2 compressions thoraciques par seconde, en attendant un défibrillateur cardiaque ou l’arrivée des secours.
8. Réaliser un massage cardiaque nécessite une certaine endurance. Si un deuxième témoin est proche de la victime, vous pouvez vous relayer toutes les 2 minutes.
Fait intéressant : La chanson “Staying Alive” des Bee Gees peut vous aider à garder le rythme lors d’un massage cardiaque en raison de sa fréquence de 103 beats par minute.
Comment faire un massage cardiaque sur un enfant ?
En cas d’arrêt cardiaque chez l’enfant de moins de 8 ans, ces gestes de premiers secours doivent être effectués à l’aide d’une seule main, en adoptant un rythme de 120 compressions par minute. Il faut éviter une pression trop importante sur sa cage thoracique en raison du risque de fracture des côtes.
Chez le nourrisson, la fréquence doit être de 100 compressions par minute sur le sternum, en utilisant uniquement le majeur et l’index.
Pour mieux maîtriser ces gestes d’urgence qui peuvent sauver des vies, il est possible de se former grâce à un mannequin de secourisme ou de suivre des sessions de formation aux premiers secours (position latérale de sécurité, insufflation, bouche-à-bouche, manœuvre de Heimlich, etc.).