La récolte du chanvre : première étape pour fabriquer l’huile de CBD
Le chanvre, ou cannabis est la matière première utilisée pour produire l’huile de cannabidiol. Il renferme une centaine de cannabinoïdes dont le CBD et le THC (tétrahydrocannabinol) sont les plus connus. Les conditions de culture du cannabis ont un impact décisif sur la qualité du produit fini.
En France et dans d’autres pays d’Europe, la culture du chanvre obéit à une règlementation stricte. La législation précise que « la plante de chanvre doit avoir une teneur en THC qui n’est pas supérieure à 0,30 % ». Elle mentionne également que « les variétés de plantes autorisées sont les variétés inscrites au catalogue commun des variétés des espèces de plantes agricoles ou au catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées en France ». De plus, les semences utilisées pour la culture doivent être certifiées.
Le chanvre utilisé pour la fabrication de l’huile de CBD est issu de souches légales. Il est cultivé dans des conditions environnementales optimales qui garantissent un produit fini d’excellente qualité. Par exemple, la terre et l’emplacement de la plantation sont minutieusement sélectionnés. Le sol est acide (pH compris entre 6 et 7,5) et bénéficie d’un parfait ensoleillement.
Pour une récolte bio, on évite les produits chimiques. Après 3-5 mois de soins attentifs, les plants de chanvre riches en CBD sont mûrs. Ils passent ensuite à l’extraction.
Les techniques d’extraction du cannabidiol
L’extraction est une étape incontournable dans le processus de fabrication de l’huile de CBD. Elle consiste à retirer les cannabinoïdes, les terpènes et les autres principes actifs que renferment les plants récoltés. On dénombre trois méthodes d’extraction du CBD, à savoir :
- l’extraction au CO2 supercritique,
- l’extraction à l’huile alimentaire,
- l’extraction par solvant liquide.
Chaque technique présente des avantages et inconvénients. La règlementation n’impose aucune méthode particulière. Chaque fabricant choisit celle qu’il trouve plus fiable et plus avantageuse.
L’extraction du CBD au CO2 supercritique
L’extraction par CO2 repose sur l’utilisation du dioxyde de carbone comme solvant. Ce gaz incolore et inodore est soumis à un processus pointu qui permet sa transformation en liquide. L’exposition du CO2 à des températures assez basses et à des pressions extrêmement élevées facilite ce changement d’état. La forme liquide a des propriétés qui permettent de dissoudre certaines matières végétales.
On procède à la dissolution des composés actifs du chanvre par immersion dans le CO2 liquéfié ou supercritique. Dans ce solvant, les cannabinoïdes, les terpènes ainsi que les autres molécules s’infusent pour donner une matière riche. Après la libération des principes actifs du chanvre, le producteur récupère la substance qu’il raffine dans une chambre conditionnée.
Le raffinement s’opère à des températures et pressions contrôlées. Il consiste à séparer les principes actifs du solvant. Le CO2 supercritique reprend sa forme gazeuse et on obtient uniquement une matière concentrée en CBD et d’autres cannabinoïdes.
L’extraction au CO2 est considérée comme la meilleure méthode. Son excellent degré de précision d’extraction permet de récupérer le maximum de cannabinoïdes et terpènes tout en préservant leur qualité. Toutefois, la méthode du CO2 supercritique nécessite un matériel performant (souvent coûteux) et des compétences techniques poussées.
L’extraction du CBD par solvant liquide
La méthode par solvant liquide fait usage de composés chimiques comme l’alcool, le butane et le propane pour dissoudre les principes actifs du chanvre. Elle séduit un grand nombre de producteurs par sa rapidité et son coût moins élevé. Cependant, la nature hautement inflammable des liquides manipulés augmente le risque d’incendie. La méthode consiste à mettre les feuilles, les fleurs et d’autres parties du chanvre légal dans un récipient. On y verse le solvant pour faciliter l’infusion des cannabinoïdes et des autres éléments.
On réalise ensuite l’évaporation du solvant pour garder uniquement la substance huileuse. Cette étape est d’une importance capitale. Il est nécessaire de s’assurer que l’ensemble des résidus du solvant a été retiré. Cela est essentiel pour assurer la qualité de l’huile de CBD, car les déchets peuvent être nocifs s’ils restent dans le produit fini.
L’extraction du CBD à l’huile alimentaire
L’autre technique qu’utilisent les producteurs pour retirer le cannabidiol est d’avoir recours à une huile alimentaire. Les huiles de coco, de sésame ou d’olive peuvent être utilisées à cet effet. Avant de procéder à la dissolution, on réalise d’abord la décarboxylation de la matière végétale en la chauffant à une température relativement basse et sur une durée donnée. L’opération permet de transformer certains précurseurs chimiques du cannabinoïde tout en préservant les terpènes. Au cours de la décarboxylation, le CBDA (acide cannabidiolique) devient du CBD et le THCA (acide tétrahydrocannabinolique) se transforme en THC.
La matière première décarboxylée est combinée à l’huile alimentaire. Le tout est chauffé pour faciliter l’extraction des cannabinoïdes et d’autres nutriments. Comparativement aux autres méthodes d’extraction, la substance obtenue est plus concentrée en éléments chimiques. L’huile utilisée n’est pas évaporée et elle enrichit le produit avec ses propriétés organoleptiques. La technique permet aussi de recueillir une teinture dépourvue de résidus.
Les différentes techniques d’extraction donnent une pâte visqueuse à forte teneur en cannabinoïdes, notamment le CBD. Elle sera soumise à un processus de purification pour donner différents types d’huile de CBD.
La transformation de l’extrait de CBD en huile
Le produit extrait du chanvre à partir des différentes méthodes est une pâte visqueuse qui renferme toute la richesse moléculaire du chanvre. En fonction du type d’huile que le producteur vise, l’extrait est soumis à des manipulations précises. Il existe trois catégories d’huile de CBD : l’huile de CBD à spectre complet, celle à spectre large et la teinture de CBD isolé.
L’huile de CBD isolé offre uniquement le CBD
L’huile à base d’isolat de CBD se distingue par sa composition singulière : elle ne contient que le cannabidiol. Pour l’obtenir, on soumet l’extrait de chanvre à un processus d’hivernage durant lequel le CBD est filtré et les autres actifs moléculaires sont tous écartés. Les éléments indésirables comme la chlorophylle, les corps gras, les cires, les résidus nocifs subissent le même sort. L’hivernage permet d’obtenir un CBD pur et propre.
L’isolat de CBD est la forme la plus pure sous laquelle le cannabidiol est consommé. Cette huile ne contient aucune trace de THC ou d’autres principes contenus dans le chanvre. L’élimination des autres molécules rend le produit moins puissant, car il ne bénéficie pas de l’effet d’entourage.
L’huile de CBD à spectre complet contient tous les nutriments du chanvre
À l’opposé de la teinture de CBD isolé, l’huile de cannabidiol à spectre complet bénéficie de toute la richesse moléculaire du cannabis. Elle renferme le CBD, le THC ainsi que tous les autres cannabinoïdes, acide gras et terpènes : CBN (cannabinol), CBDV (cannabidivarrine), CBG (cannabigerol), CBC (cannabichrome), etc. Cette richesse augmente la puissance de l’huile grâce à l’effet d’entourage. Le nombre d’interactions entre les différents principes actifs est boosté.
L’huile de CBD à spectre complet suit le même processus que la teinture à partir de l’isolat, à l’exception de la phrase d’hivernage. L’extrait de chanvre est simplement raffiné et purifié et aucune molécule n’est retirée. Néanmoins, la législation en vigueur impose aux fabricants un seuil légal pour le THC. L’huile de CBD doit contenir moins de 0,30 % de THC pour être commercialisée. Au-delà de ce taux, le produit est considéré comme illicite. À la différence du CBD, le THC a des effets psychotropes. Il est donc considéré comme une drogue, un stupéfiant, même si sa présence est tolérée à certains taux.
L’huile de CBD à spectre large est dépourvue de THC
L’huile de cannabidiol à spectre complet représente un équilibre parfait entre les deux autres types. Sa composition se rapproche de celle de la teinture à spectre complet. Elle contient l’ensemble des composés chimiques du chanvre sauf le THC. Ce dernier est filtré par « chromatographie en phase liquide ».
Cette méthode permet d’éliminer un composé spécifique d’un mélange en dépit de sa faible présence tout en préservant les autres molécules. L’huile de THC à spectre large bénéficie d’un effet d’entourage relatif qui lui donne une puissance qui se rapproche de celle de la teinture à spectre complet. Les différents types d’huiles de CBD sont dilués dans un produit-support.
L’infusion de l’huile de CBD dans une huile essentielle
La dilution de l’huile de CBD dans une autre huile dite « porteuse » marque la fin du processus de fabrication. Le cannabidiol à l’état brut est difficilement assimilé par l’organisme qui le considère comme un déchet. Les propriétés de cette molécule en font un élément liposoluble. Autrement dit, le CBD se dissout dans un corps gras.
Pour faciliter l’absorption du cannabidiol, les fabricants l’associent à une huile. Sous forme de liquide infusé, il est plus facilement métabolisé par l’organisme humain. Les solvants comme l’huile d’avocat ou d’olive, de coco permettent de diluer le CBD. Le produit-support utilisé améliore la qualité digestive de l’huile de cannabidiol grâce à l’apport de ses composés actifs.
L’huile de CBD est produite à partir des plants de chanvre de bonne qualité. L’extraction, la purification, la filtration, l’hivernage permettent d’obtenir une substance avec une composition définie selon le type d’huile. La dilution dans une huile alimentaire facilite le métabolisme du produit fini.