L’allaitement dans les lieux publics soulève autant de questions que de débats dans des sociétés où cette pratique se voit dévêtue de son caractère naturel pour ainsi arborer une image sexualisée. Une image qui, à tort, se voit confrontée au scandale des partisans des « bonnes mœurs » et des valeurs d’origine respectable comme la pudeur ou le civisme mais qui deviennent tout de suite surenchéries. Voici la réaction de Reka Nyari qui fait fi des désapprobations.
En utilisant son talent de photographe, elle riposte
Cette maman allaite sa fille répondant au doux nom de Ilo et ne recours aucunement au biberon. Cela tombe bien Ilo ne jure que par le sein. Reka a bien des fois été perçue comme la femme qui use d’un « stratagème » séducteur à des fins mal intentionnées qui viseraient à extirper les hommes de leurs conjointes, épouses ou femmes. C’est ainsi qu’en connaissance de cause, l’américaine a décidé de poser nue en train d’allaiter sa fille sur une photo édifiante au prix de potentielles futures remarques.
La femme raconte comment elle a pu faire l’objet de commentaires blessants de la part d’une autre femme lors d’un vol.
« La personne la plus odieuse était peut-être une femme qui était assise devant nous avec son petit ami dans l’avion que nous prenions pour Budapest, en Hongrie. Elle m’a traité de ‘dégoutante’ avant de me mitrailler de mots dégradants. Elle pensait que je tentais de lui voler son homme en allaitant ma fille pendant l’atterrissage de l’avion » raconte la femme.
Il n’y a rien de plus naturel que l’allaitement et Reka ne manque pas de le rappeler en même temps qu’elle s’irrite de l’association de cet acte maternel à de la perversion. La photographe fait partie de celles qui choisissent d’allaiter leurs enfants au-delà de l’âge d’un an et défend ainsi toutes les mamans qui souhaitent faire de même.
Sensibiliser pour mieux informer
Sur son compte Instagram elle publie des photos de son allaitement pour sensibiliser sur les bienfaits de la lactation tout en décrivant ses journées types avec sa fille. Les plaintifs faisaient partie de la cible souhaitée.
Reka se donne le titre de « lactiviste ». À comprendre par-là, une activiste en faveur de l’allaitement. « En y repensant, c’était ma façon de défier les normes de la société. J’attendais que quelqu’un commence à se plaindre de moi pour que je puisse saisir l’occasion de l’informer » a-t-elle déclaré.
Plus sa fille prend de l’âge et moins la mère est tolérée que ce soit par des étranger, la famille ou même les amis. L’entourage est manifestement choqué, dérangé et voit de l’égoïsme dans son acte. Et bien qu’elle ait pu envisager de changer cette habitude quand sa fille a eu un an, plusieurs preuves attestaient des bienfaits de sa pratique.
« Parler avec des pédiatres accomplis et expérimentés a scellé l’accord. Je ne poussais pas le prolongement. J’ai laissé ma fille décider en veillant à savoir comment elle se sentait et si elle voulait toujours le lait maternel ».
Elle invite toutes les mères qui se cachent pour allaiter de revoir leur perception des choses et d’en parler publiquement pour qu’à terme la pratique devienne plus acceptable. Par la même occasion elle met au défi ses détracteurs en confrontant leur éventuelles recherches contre les siennes qui étayent ses propos.
Les avantages de l’allaitement maternel prolongé que Reka mentionne sont : La stimulation du système immunitaire de l’enfant, la contribution au développement cérébral et intellectuel, le renforcement de son adaptabilité ainsi que son indépendance sociale.
La maman a fini par recevoir des messages positifs sur sa page suivis de commentaires de soutien en provenances de femmes qui ont également allaité leurs enfants au-delà de l’âge d’un an. Elle en profite pour déclarer qu’il faille en finir avec cette tendance à juger le corps des femmes et que « choisir d’allaiter ou de ne pas allaiter est un choix personnel ».
L’allaitement de longue durée est-il plus profitable ?
L’Inserm a étudié l’effet de l’allaitement sur des enfants et a observé une corrélation entre la durée de l’allaitement et les « performances » cognitives des enfants. La chercheuse Barbara Heud, co-autrice de l’étude explique cela par « une hypothèse biologique forte. Le lait maternel est très riche en acides gras essentiels, oméga 3 et oméga 6, indispensables au développement cérébrale. Ces acides gras sont de bonne qualité et très bien assimilés par l’enfant » précise la scientifique.