En France, ils ne sont pas moins de 30 000 enfants, à vivre dans la rue, sans ressources et sans abri. Un chiffre qui fait froid au dos et qui confronte les services publics à leur échec de gérer une telle précarité, aux conséquences sanitaires et sociales dramatiques. Ces mineurs vivent ballottés d’un centre social à un autre, avant de finir condamnés à la rue.
Selon l’Unicef, 120 millions d’enfants dans le monde vivent dans la rue, soit un enfant sur cinq, victimes d’abus de toutes sortes. Leurs droits les plus élémentaires sont compromis.
Comment expliquer ces destins cruels ? La crise économique, la guerre, les facteurs familiaux, sont autant de causes. Cette extrême précarité fait pourtant l’objet d’une indifférence révoltante et laisse de profondes séquelles chez les enfants. Cet environnement fait obstacle à leur développement mais a aussi un impact sur leur scolarité, leur santé et leur estime de soi. Perçus comme des marginaux, ils sont témoins du dédain de la société et s’imprègnent de cette négativité qui devient violence. Une double peine pour ces enfants à la rue.
D’un côté il y a ces marginaux qui ont des besoins vitaux, de l’autre, il y a des âmes charitables qui ne demandent qu’à les aider. Un bon souper, une couverture … ça ne coûte rien, mais pour eux c’est beaucoup. Comme quoi, il y a des petits gestes qui peuvent changer des vies. C’est le cas de deux petits enfants sans abris dans le comté de Pasco en Floride. Réduits à la pauvreté, les deux bambins vivaient avec leurs parents toxicomanes dans les bois derrière une église. La survie au quotidien hypothéquait leur avenir loin d’être prometteur jusqu’au jour où leur route croise celle de deux bons samaritains. La suite des événements est troublante …
Un jour, un destin
Cristal et Ronnie Stewart habitaient eux aussi dans le comté de Pasco, avec leurs trois enfants. Ils formaient une si belle famille ! Ronnie est pasteur dans une église où Cristal y travaille bénévolement. Un jour, en quittant l’église, le couple est interloqué à la vue de deux petits garçons, chétifs, crasseux, livrés à eux-mêmes au milieu des détritus. L’un d’eux était âgé de 2 ans et l’autre de 7 mois seulement. Les deux bouts de chou ne portaient rien d’autre qu’une couche. Cristal et Ronnie, avaient le cœur fendu à la vue de ces enfants si mal en point.
Cristal se rappelle avec émotion de l’état des garçons au moment où elle et son mari les avaient trouvés : “Ils étaient couverts de piqûres d’insectes de la tête aux pieds. Ils étaient tellement sales qu’on a dû les laver à deux reprises. Le plus jeune, portait des chaussures à même la peau. Quand on lui a retiré ses souliers, une couche de peau s’est décollée. C’était affreux. Ça nous a brisé le cœur”.
Sensibles au sort de ces petites têtes blondes au destin avorté, le couple s’est tout de suite senti obligé de leur venir en aide. Ronnie s’en est allé à la recherche de leurs parents pour leur demander s’ils les autorisaient à ramener les enfants chez lui, pour qu’ils puissent leur offrir une nuit au chaud et un bon repas.
C’est le début d’une grande histoire d’amour
Les petits chérubins ont eu droit pour la première fois de leur vie, le temps d’une nuit, à un toit, l’affection d’une famille et un repas chaud. Le jour suivant, les parents biologiques accompagnés d’une assistante sociale sont allés à la rencontre des Stewart. La garde des enfants leur a été retirée, les petits garçons risquaient de finir dans un foyer, mais c’est sans compter sur la grandeur d’âme des Stewart, qui acceptent de bon cœur de les accueillir chez eux, le temps de trouver une solution. Le couple a déjà trois enfants, mais accepte sans l’ombre d’une hésitation.
Pour Ronnie et Cristal, le désir d’avoir plus d’enfants a toujours été présent, mais, ironie du sort, six semaines à peine avant cette rencontre inopinée, Cristal avait appris qu’elle ne pourrait plus jamais en avoir. Aujourd’hui, cette adoption a connu un heureux épilogue. Depuis un an, les petites têtes blondes font partie de la famille Stewart. Portés par le soutien d’autres donateurs, les Stewart ont réussi à récolter, via Gofundme, quatre fois la somme dont ils avaient besoin pour lancer la procédure d’adoption. Cristal et Ronnie étaient finalement destinés à avoir plus d’enfants. Ces anges n’étaient qu’un cadeau du ciel, les adopter était d’abord un choix de vie avant d’être une bonne action.