Tout comme les plantes, nous avons besoin de lumière. Pourtant, dans des régions comme l’hémisphère nord, les longs hivers limitent l’exposition solaire. La luminothérapie, essentielle pour combattre la dépression saisonnière, la morosité ou le décalage horaire, est devenue une solution phare pour pallier ce déficit en lumière naturelle. Découvrons comment cette thérapie fonctionne et ses avantages pour notre bien-être.
En quoi consiste la luminothérapie ?
Les premières utilisations de la luminothérapie remontent à plus de trois millénaires, notamment en Inde où diverses affections étaient traitées grâce à la lumière des rayons du soleil. Aujourd’hui, cette procédure non invasive est utilisée en dermatologie et en psychothérapie. Son objectif ? Améliorer la qualité de vie des personnes souffrant d’un rythme circadien déréglé et des pathologies que cela engendre dans l’organisme.
Son principe est simple. La luminothérapie (que l’on appelle aussi photothérapie ou héliothérapie) consiste à exposer son visage et d’autres parties du corps à une lampe spécifiquement conçue pour offrir des dizaines de milliers de lux (unité de mesure d’éclairement lumineux, ndlr) de lumière à la personne. Dans les années 1980, les lampes fluorescentes, les lampes à incandescence et les ares électriques faisaient partie des principales méthodes thérapeutiques pour soigner par la lumière. Aujourd’hui, ces dernières ont été remplacées par la lampe de luminothérapie, un dispositif qui a gagné ses lettres de noblesse par son efficacité avérée pour traiter une carence d’exposition à la lumière.
Proposée dans les hôpitaux, la luminothérapie permet de traiter de nombreuses pathologies. Les patients peuvent se rendre dans l’établissement pour effectuer leurs séances ou se faire prêter une lampe portative. Depuis peu, ce dispositif de soin est également disponible sur des sites spécialisés pour l’utiliser dans son bureau ou à la maison et optimiser son bien-être. Un atout majeur pour ceux qui subissent des fluctuations d’humeur dès que les températures chutent et que le soleil se fait plus rare. Et pour cause, il a même été démontré qu’à raison de 30 minutes par jour, s’asseoir près d’une lampe de luminothérapie permettrait de faire disparaître la dépression saisonnière en moins de deux semaines !
Comment fonctionne la luminothérapie ?
Il y a plusieurs années, les scientifiques avaient recours à une lumière artificielle blanche qui imitait la lumière du jour pour étudier son impact sur le rythme circadien. Ce dernier, que l’on appelle aussi horloge biologique interne peut être déréglé lorsque la sécrétion de mélatonine censée se produire pendant la nuit subit un dysfonctionnement. Étant des êtres diurnes, nous avons besoin du soleil pour réguler notre organisme. C’est dans ce sens que la luminothérapie s’est distinguée comme un substitut de choix. En automne et à l’approche de l’hiver, de nombreuses personnes sont moins exposées à la lumière du jour. Pour d’autres, il s’agit parfois de raisons médicales ou de leur situation professionnelle.
Aujourd’hui, la luminothérapie a pour objectif commun la synchronisation des cycles veille-sommeil en régulant la sécrétion de l’hormone du sommeil (mélatonine) et la production de sérotonine (hormone du bien-être), jour et nuit, une plus grande facilité à s’endormir à l’heure voulue et une amélioration indirecte de l’humeur du patient. Il s’agit d’ailleurs d’un traitement reconnu pour combattre certaines formes de dépression et ce que l’on appelle le Trouble Affectif Saisonnier (TAS).
Inviter la luminothérapie dans son quotidien pour prévenir la dépression saisonnière
L’une de ses principales applications médicales et qui a fait l’objet de nombreuses documentations scientifiques est son utilité contre la déprime saisonnière qui se manifeste chez certaines personnes à mesure que la lumière extérieure diminue. La luminothérapie n’est pas seulement reconnue comme un traitement médical efficace contre ce syndrome, mais permettrait aussi de le prévenir. Des cures dès le début de l’automne pourraient avoir un effet préventif sur ce fameux coup de blues de l’hiver que l’on ne parvient pas forcément à expliquer. En effet, il est possible de regarder la télévision dans son salon, de lire un livre ou encore de travailler sur son ordinateur au bureau en s’exposant à une lampe de luminothérapie. Cette dernière doit être conforme aux normes en vigueur et afficher une puissance de 10 000 lux en étant placée à une distance raisonnable.
Elle présente également un avantage de taille compte tenu des symptômes qui peuvent se manifester lorsque la dépression hivernale s’installe : baisse de la libido, fatigue chronique, réveils difficiles, besoin extrême de sommeil, voire même des crises de boulimie avec une propension particulière pour les hydrates de carbone et le sucre.
Par ailleurs, son efficacité a été examinée dans certains cas de dépression non saisonnière chez les seniors ou de dépression post-partum.
La luminothérapie : plusieurs applications cliniques
En neurologie et en psychiatrie, la luminothérapie a fait ses preuves sur un large spectre de pathologies. On parle notamment de troubles hybrides, de troubles de l’humeur et de désynchronisation entre l’environnement externe et le rythme circadien de l’organisme. Pour y remédier, plusieurs appareils de luminothérapie sont disponibles. Parmi eux : les lampes de luminothérapie, le simulateur d’aube ou encore les lunettes de luminothérapie. En outre, il a été démontré en dermatologie que cette thérapie pourrait améliorer l’état de la peau, notamment pour remédier aux imperfections cutanées. En effet, la lumière bleue active les porphyrines, des composés qui peuvent détruire les bactéries responsables de l’acné.
La luminothérapie peut également être employée pour retrouver du tonus, contrer le syndrome prémenstruel, les troubles du sommeil et les problèmes liés au travail de nuit ou au décalage horaire. Elle est en revanche contre-indiquée en cas de problèmes oculaires tels que la cataracte ou le glaucome et aux patients sous traitement photosensibilisant. Enfin, certaines pathologies psychiques telles que la schizophrénie ou la paranoïa ne permettent pas d’avoir recours à un traitement en luminothérapie.